TGV Lyria, l’opérateur grande vitesse franco-suisse, va par exemple augmenter son offre de 30 %, afin de ravir des clients à l’avion entre Genève et Paris.

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La fameuse « flygskam » (« la honte de prendre l’avion ») venue, comme Greta Thunberg, de Suède, peut-elle se propager en Europe ? En tout cas, une partie grandissante des dirigeants des sociétés opératrices de train commencent à s’intéresser au phénomène et sont même prêts à parier sur une bascule des voyages intra-européens de l’aérien vers le ferroviaire.

C’est le cas de TGV Lyria, qui a choisi de prendre dès la fin de cette année un vrai risque pour concurrencer l’avion. La société franco-suisse s’apprête à augmenter de 30 % son offre de liaison grande vitesse entre Paris et les principales villes suisses. L’opérateur va passer de 13 500 places par jour dans ses TGV à 18 000 en 2020. La bascule se fera dès le 15 décembre 2019.

Chez Lyria – une coentreprise détenue par la SNCF (74 % du capital) et l’opérateur ferroviaire public helvétique les Chemins de fer fédéraux suisses, CFF (26 %) – on compte augmenter significativement la part de marché du train entre la capitale française et Genève, Lausanne, Bâle, Zurich. Aujourd’hui face à l’aérien, le TGV franco-suisse représente globalement un peu plus de 50 % des voyages.

Transformation du marché

La bataille est donc lancée : d’un côté, le TGV et ses trois heures et sept minutes de voyage de centre à centre (trajet le plus court), de l’autre, les treize vols quotidiens Paris-Genève. La capitale française est aujourd’hui la deuxième destination de l’aéroport de Genève-Cointrin, qui est – ceci expliquant cela – l’un des hubs principaux de la compagnie européenne à bas prix easyJet. La direction de Lyria, qui, s’appuyant sur une étude de l’Ecole polytechnique de Lausanne, table sur une augmentation de 25 % en 2019 des déplacements entre France et Suisse a bien l’intention de bousculer cet ordre établi.