La bourgade de Rosia Montana peut souffler. L’inscription de ses mines d’or au patrimoine mondial de l’Unesco devrait enterrer un projet controversé d’exploitation d’une société canadienne, Gabriel Ressources, d’extraire 300 t d’or et 1 600 t d’argent.

C’est peu dire que l’arrivée des Canadiens en 1999 a semé la discorde à « Rosia », village de 600 habitants perché dans les monts Apuseni, à l’ouest de la Roumanie. À l’époque, la société rachète un paquet de terrains, promet des emplois à tour de bras, offre de nouveaux logis aux habitants et déterre même les morts du cimetière pour les enterrer ailleurs.
Le projet divise

La société a besoin de faire le ménage alentour : elle prévoit l’utilisation de 12 000 t de cyanure pour exploiter, quitte à les ravager, plusieurs massifs qui abritent des vestiges romains. Or, le site est exceptionnel : la mine d’or, exploitée il y plus de 2000 ans, constitue le complexe de mines d’or souterraines romaines le plus important connu à ce jour.

Rapidement le projet divise. Il y a ceux qui voient les opportunités économiques ; les autres qui sont inquiets pour leur patrimoine. L’État, qui possède 20 % de la filiale créée par les Canadiens, est mis sous pression.
Des manifestations monstres

Un festival sous le signe de la résistance au projet se monte à « Rosia », tandis que des manifestations monstres éclatent dans les grandes villes en 2013.

Les gouvernements successifs ont jeté l’éponge, lâchant les Canadiens. La décision de l’Unesco éloigne le spectre d’une reprise de l’exploitation. Mais Gabriel Ressources est prêt à aller en justice pour récupérer 4,4 milliards d’euros de dédommagements.

Article rédigé par la rédaction du Conseil du PECO