La Tesla Model Y, qui est importée depuis août 2021, a immédiatement connu un grand succès sur le marché européen. Basé sur la même plateforme que la Tesla Model 3, ce SUV familial offre l’avantage d’être bien plus spacieux que la berline quatre portes et, grâce à son grand hayon, plus pratique à charger – le tout pour un supplément de prix raisonnable de 3 000 euros. . Avec l’introduction du modèle d’entrée de gamme “Propulsion” début 2023 pour 45 990 euros (sans bonus éco), le Model Y toutes motorisations s’est catapulté au sommet des ventes de voitures neuves aux particuliers. Un succès historique qui s’explique par un rapport prix/équipement/performance sans précédent dans l’histoire de l’automobile. Arrêtons-nous plus en détail sur les principales qualités et inconvénients de ce SUV zéro émission.

Un rapport taille/qualité de vie remarquable
Le Tesla Model Y est de taille relativement généreuse, mais mieux adapté aux petites rues européennes que son imposant grand frère, la gamme de SUV compacts Tesla Model, et exploite parfaitement l’espace à bord pour accueillir un immense coffre (854L/2158L) avec un double plancher très profond et un deuxième coffre sous le capot avant. Aussi spacieux (117 litres). Trois adultes peuvent confortablement prendre place aux places arrière. Dommage qu’il n’y ait pas de prises Isofix dans le carré central pour installer trois “sièges bébé”. Cependant, les grandes portes facilitent l’accessibilité, d’autant plus qu’aucune clé n’est nécessaire pour déverrouiller et démarrer le véhicule. Tout passe par l’application pour smartphone, ce qui peut sembler un peu déroutant à première vue, mais s’avère être une énorme amélioration dans la vie de tous les jours.

En raison de sa taille, la Tesla Model Y est assez peu maniable dans les rues étroites. Son grand rayon de braquage (12,13 m) ne facilite pas non plus les manœuvres. De plus, la visibilité vers l’arrière est mauvaise. Cependant, ces lacunes sont compensées par la présence de nombreuses caméras de surveillance autour du véhicule, qui permettent de détecter et d’afficher directement tous les obstacles (y compris les trottoirs) ou d’avoir une vue d’ensemble sur un schéma en couleur. A noter que sur les dernières générations de Tesla, les capteurs infrarouges et les radars ont totalement disparu au profit des caméras. Comme tous les véhicules électriques, la Tesla Model Y offre une conduite très détendue et un fonctionnement silencieux dans la circulation urbaine. L’absence de boîte de vitesses, la réactivité au démarrage et le freinage récupératif contribuent également au confort de conduite. Si l’on regrette l’absence de possibilité de régler le niveau de freinage récupératif, celui-ci s’adapte automatiquement à la signalisation routière et à la circulation pour marquer les arrêts aux stop et feux rouges sans jamais toucher à la pédale de frein.

Un niveau d’équipement sans précédent
En plus de ses nombreuses caméras de surveillance, la Tesla Model Y se caractérise par des équipements de très haute qualité avec un toit panoramique en verre, des jantes en alliage et même des sièges électriques. Tous les sièges sont chauffants, tout comme les essuie-glaces et le volant. Cette version d’entrée de gamme ne manque que des antibrouillards. Un rien, d’autant plus que les phares à LED intègrent l’allumage automatique des feux de route. L’ensemble multimédia est une référence dans le monde automobile grâce à un processeur très puissant (Ryzen comme la Playstation 5) qui lui confère une fluidité remarquable et des graphismes exubérants. Cet ordinateur de bord intègre des jeux vidéo et permet de surfer sur Internet, comme accéder à Youtube, Twich ou Netflix. Grâce à la caméra intérieure sur le rétroviseur, il est même désormais possible de participer à une réunion zoom. De plus, il y a un système hi-fi de très haute qualité avec des basses profondes et puissantes et de nombreuses options de réglage. Le système de navigation intègre un calculateur d’itinéraire très efficace qui prend en compte le réseau de recharge rapide Tesla (le plus dense et le plus fiable au monde) mais aussi de nouveaux opérateurs externes.

L’équipement de base comprend également une assistance à la conduite avec contrôle de distance actif et avertissement de sortie de voie. L’option “Enhanced Autopilot” à 3 800 euros propose en plus des changements de voie automatiques et une aide au stationnement automatique (avec possibilité de déplacer la voiture avec son smartphone). Mais ces caractéristiques sont plutôt un gadget, d’autant plus que l’aide au maintien de la ligne est trop sensible et se casse souvent. L’option « capacité de conduite entièrement autonome » à 7 500 euros est totalement inutile tant que la conduite autonome n’est pas autorisée. Bien qu’il s’agisse d’un pari sur l’avenir, cette option vaut tout autant que d’acheter des actions du fabricant sans intérêt. Il n’est d’ailleurs pas très pertinent d’opter pour la peinture métallisée à 1 600 €, qui s’avère trop fragile. Il vaut mieux opter pour une “housse” qui protège votre corps et offre plus de choix de couleurs.

Efficacité énergétique imbattable
Alors que les Tesla Model Y “Long Autonomy” et “Performance” disposent de deux moteurs (soit une transmission intégrale) et d’une batterie d’environ 75 kWh, le modèle “Propulsion” se contente d’un moteur arrière de 275 ch alimenté par une batterie de 60 kWh . Ce dernier utilise une chimie différente appelée LFP (lithium fer phosphate) qui a l’avantage d’être sans cobalt, d’offrir une durée de vie plus longue et d’être moins inflammable en cas d’accident. En revanche, ces batteries sont moins performantes, nécessitent plus d’appoint et n’aiment pas les températures trop froides. Notre modèle de test, fabriqué à Shanghai, embarquait donc des cellules LFP du géant chinois CATL. Avec un poids de 1909 kg, la Tesla Model Y Propulsion ne pèse que 70 kg de moins que la version Long Range à cellules NAC (Nickel Aluminium Cobalt). Bien que ce soit beaucoup de poids pour un SUV, il reste le plus léger de sa catégorie. Une BMW iX1 prend 176 kg de plus. Cette faible masse du SUV Tesla, couplée à une mécanique plus poussée (moteur synchrone à réluctance variable), lui confère le meilleur rendement énergétique du segment.

L’accélération de 0 à 100 km/h en 6,9 s n’est pas aussi impressionnante que dans les versions Long Range (5 s) et Performance (3,7 s), mais elle est largement suffisante pour se glisser dans la voie rapide avec aisance et dépasser, surtout quand les temps sont encore très revigorants. La vitesse de pointe est également au sommet de la catégorie des SUV électriques à 217 km/h. Surtout, la consommation mérite des éloges, qui en conditions réelles mixtes tourne en moyenne autour de 16,5 kWh/100 km, ce qui correspond à une Peugeot 208 ou une Zoé. L’autonomie oscille donc entre 400 km en ville et 280 km sur autoroute à 130 km/h, dans la lignée de ce que propose la concurrence (Audi Q4 ou BMW X1) mais avec des batteries plus grosses. A noter que la Tesla Model Y Propulsion autorise une capacité de remorquage freinée de 1 600 kg. Dommage que la redevance de remorquage de 1 350 € fasse perdre l’éco-bonus de plus de 47 000 €. Sera négocié au moment de la commande.

Confort et qualité de fabrication parfaits
Même si les Tesla sont inégalées en termes d’efficacité énergétique, elles doivent encore progresser en termes de confort et de qualité de fabrication. Comme le modèle 3, le modèle Y présente des réglages de suspension fermes adaptés à ses performances impressionnantes. Depuis octobre 2022, cependant, des améliorations ont été apportées aux modèles d’entrée de gamme pour offrir un fonctionnement plus fluide. Cependant, ces évolutions ne nous ont pas vraiment convaincus car elles génèrent plus de rebonds et de mouvements de caisse à vitesse soutenue sans mieux filtrer les impacts à basse vitesse. Sur ce point, le BMW X1 ou l’Audi Q4 (qui propose en option un châssis piloté) sont plus convaincants. A noter que ce modèle Propulsion a une garde au sol plus élevée (17,2 cm) que le modèle Performance (15,7 cm), ce qui le rend également légèrement plus sensible aux vents de travers.