La capitale allemande subit l’augmentation des loyers depuis plusieurs années. Certains parties de la ville sont désormais réservées à une élite. Une idée radicale commence à émerger : exproprier certains appartements appartenant à de grandes firmes étrangères. Cette tendance commence à traverser les esprits et les personnes en faveur de cette action radicale pousse au referendum.

La capitale allemande attire les convoitises
La capitale allemande attire les convoitises

L’Etat peut-il décidé de l’expropriation de biens appartenant à des entreprises ?

Jadis capitale des loyers abordables, les prix ont augmenté à Berlin à un point tel que, dans certains quartiers, même les hauts revenus ne peuvent pas se permettre de suivre le rythme. De nouveaux futurs locataires avec de bons revenus se trouvent parfois en concurrence avec une certaine de personnes pour la location d’un simple bien.

Qu’il s’agisse de renforcer les contrôles de loyers (Mietpreisbremse), d’encourager la construction de nouveaux appartements ou de limiter les investissements étrangers, le gouvernement et les groupes de défense des droits des locataires lancés différentes propositions. L’idée la plus extrême est un référendum sur «l’expropriation» – c’est-à-dire un rachat forcé par le gouvernement – des appartements appartenant à de grandes entreprises.

Les partisans du référendum veulent socialiser les appartements appartenant à des entreprises, soit 3 000 appartements ou plus. Bien que l’idée ait été initialement lancée par des activistes, elle a depuis gagné le soutien de la majorité des habitants. Le Sénat de Berlin pourrait-il soutenir la proposition ?

Une idée controversée

Deutsche Wohnen, qui possède plus de 115 000 appartements dans la ville, est l’une des cibles les plus en vue des activistes. La menace d’un référendum étant imminente, la société a accepté de s’entretenir avec des représentants du gouvernement à ce sujet.

L’idée est naturellement controversée, notamment en raison de son histoire avec les politiques du gouvernement Est-allemand et des nazis. Les lois gouvernementales sur l’expropriation avaient déjà été utilisées pour socialiser des biens privés à des fins politiques.

Les entreprises ont critiqué cette idée, indiquant qu’elle risquait de paralyser la reprise économique de Berlin.

La valeur totale du marché immobilier berlinois a atteint un record de 18,1 milliards d’euros en 2017.

Mais que dit la loi ?

La loi fondamentale allemande permet l’expropriation des terres pour de nouvelles routes, chemins de fer et l’exploitation minière, mais la loi entourant les expropriations d’appartements appartenant à des investisseurs est moins certain.

Selon les estimations, il manque 300 000 foyers à Berlin pour répondre à la croissance rapide de sa population.

Le maire de Berlin, Michael Müller, a lancé l’idée d’interdire la propriété d’appartements à des étrangers.

Le sujet de l’augmentation des loyers a été une question controversée à Berlin depuis plus d’une décennie, avec des loyers faible qui ont monté en flèche à des montants qui sont souvent hors de prix même pour les travailleurs à temps plein.

Une étude récente a suggéré que la hausse des loyers exacerbait l’écart entre riches et pauvres à travers le pays.

Par Stéphane Samson