Tesla est en chute libre sur les marchés, et le contexte économique n’est sans doute pas le seul responsable. Le comportement d’Elon Musk est également scruté à la loupe.

Pourquoi est-ce important?
Tesla souffre plus que les autres constructeurs automobiles de la politique agressive de la banque centrale. Mais depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, la chute est encore plus brutale. Le milliardaire a vendu ses parts pour se financer et a la tête ailleurs.

“Je ne vendrai pas d’actions pendant … je ne sais pas, probablement deux ans. Certainement pas l’année prochaine, quelles que soient les circonstances, et probablement pas l’année d’après”, a déclaré Musk.
Le fondateur de Tesla fait face à un flux constant de critiques de la part de grands investisseurs. Ils l’accusent d’avoir la tête ailleurs et d’envoyer de très mauvais signaux, en vendant des actions pour plus de 40 milliards de dollars en un an.


Ce n’est en effet pas la première fois que Musk promet de ne plus vendre d’actions Tesla, mais il a été pris en flagrant délit à chaque fois. “J’avais besoin de vendre des actions pour m’assurer qu’il y avait de la poudre sèche… pour envisager le pire des cas”, a justifié le milliardaire.
Les détails : une chute sans fin.

La valeur d’une action Tesla a été divisée par près de 4 depuis le début de l’année. Après un léger rebond durant l’été, le rachat officiel de Twitter par Musk a porté le coup de grâce.
Le milliardaire se dégage totalement de toute responsabilité. Pour lui, si Tesla est au plus mal sur les marchés, c’est à cause de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui remonte les taux d’intérêt de manière beaucoup trop agressive. Cela pousse les investisseurs vers des actifs moins risqués – les obligations – au détriment d’actifs plus risqués comme les actions.
Elon Musk ne s’est pas trompé sur un point : la Fed relève ses taux comme elle ne l’a jamais fait auparavant. De plus en plus d’économistes pensent que la banque centrale joue avec le feu pour réduire l’inflation et refroidir l’économie. Le danger est de casser le jouet, jusqu’à la récession. “Je pense qu’il va y avoir un drame macroéconomique plus important que ce que les gens pensent actuellement”, a expliqué le milliardaire, ajoutant que les maisons et les voitures seront “affectées de manière disproportionnée” par les conditions économiques.

Mais Musk ne peut pas se soustraire à sa responsabilité. L’action Tesla est sur la bonne voie pour la pire semaine de l’histoire du marché. Même les rumeurs d’un nouveau PDG de Twitter pour remplacer Musk n’ont plus aucun effet. Tesla fait bien moins bien que les autres constructeurs automobiles sur les marchés, mais fait aussi moins bien que les autres grands titres technologiques, à l’exception de Meta qui est dans le même bateau.
Musk lui-même reconnaît que son comportement peut affecter ses activités. Mais Elon reste Elon : « Je ne vais pas réprimer mes opinions juste pour augmenter le cours de l’action. »

Elon Musk a vu quelque 122 milliards de dollars de sa fortune en action s’évaporer, laissant la place de l’homme le plus riche du monde à Bernard Arnault.
Les ventes de Tesla commencent à ressentir les effets de la crise. Les actions de Tesla ont plongé de 9% jeudi après que Tesla a commencé à offrir de lourdes remises de 7 500 $ aux consommateurs américains. En Chine, les déboires du gouvernement chinois avec le Covid ont déjà coûté cher à la giga-usine de Shanghai, qui est clairement en sous-production.