Le ralentissement des ventes de voitures sur le marché américain n’a pas empêché le fabricant de véhicules électriques de tirer son épingle du jeu.
Le constructeur de voitures électriques Tesla, porté à bout de bras par Elon Musk, a atteint un record avec 95.200 voitures livrées au deuxième trimestre, et plus de 87.000 véhicules produits, sur la même période.
Ces bons chiffres apportent une bouffée d’oxygène après des résultats désastreux du premier trimestre. Pour autant, les inquiétudes récurrentes sur la capacité de Tesla à rembourser ses dettes, à lever de l’argent frais et les départs à répétition de responsables-clés sont à nouveau évoquées dans la presse.
Malgré ces inquiétudes qui persistent, la direction de l’entreprise se veut rassurante: « Nous sommes convaincus que nous sommes bien positionnés pour continuer à faire croître la production totale et les livraisons au troisième trimestre» a-t-elle indiqué dans un document boursier.
A l’inverse, les principaux constructeurs automobiles – General Motors, Fiat Chrysler, Toyota ou encore Nissan et Honda – ont vu leurs ventes reculer sur les six premiers mois de l’année, le coût plus élevé des véhicules pesant encore sur un marché déjà déprimé, et ce même si la demande pour les grosses voitures reste forte.
Tesla toujours dans le rouge mais confiant
La marque américaine a beau enchaîner les records de ventes et de production, elle continue de perdre de l’argent. Tesla a enregistré une perte nette de 366 millions d’euros au deuxième trimestre. Après cette annonce, l’action a chuté de 12 %.
Malgré des records de ventes et de productions enregistrés en 2018, Tesla, le constructeur de véhicules électriques n’arrive pas à revenir dans le vert. La marque de Freemont a accusé une perte nette de 408,3 millions de dollars (environ 366 millions d’euros) au deuxième trimestre 2019, nous révèle aujourd’hui l’AFP. A l’annonce de ces résultats, l’action dévissait de 12 % à Wall Street.
Ces résultats sont une déconvenue pour Tesla qui a du mal à gagner de l’argent depuis sa création il y a plus de seize ans. La Model 3 était censée apporter la rentabilité à la marque. Pour le moment, la berline compacte tarde à produire son effet malgré d’excellents résultats. Elle est même « la voiture premium la plus vendue aux États-Unis », selon la Tesla. En Europe, la tendance est la même puisque le modèle commence à percer avec 77 634 exemplaires livrés entre avril et juin.
L’entreprise avait répété qu’elle voulait toujours produire 10 000 véhicules par semaine à la fin de l’année et que son objectif principal restait de livrer de 360 000 à 400 000 voitures en 2019. Les marchés étaient sceptiques sur cette dernière prévision après de faibles livraisons au premier trimestre. « Nous nous employons à augmenter nos livraisons un trimestre sur l’autre et annuellement », a souligné son patron, Elon Musk. « Il y aura toutefois des fluctuations dues à la saisonnalité ».
Une trésorerie de 5 milliards de dollars et un projet d’usine en Europe
Dans un communiqué, Tesla a déclaré qu’il se concentrait moins sur les bénéfices et « davantage sur la croissance des volumes, l’expansion de la capacité et la génération de cash ». Musk a déclaré que la société avait atteint le stade de “l’autofinancement”, indiquant qu’il n’aurait peut-être pas besoin d’une autre injection de fonds après une levée de fonds record en début d’année. Tesla a clôturé le trimestre avec une trésorerie de 5 milliards de dollars. Jusqu’ici la marque n’a jamais eu autant de cash disponible et cette somme lui permettra de lancer dans les meilleures conditions la Model 3 en Chine et le Model Y aux États-Unis
Pour le reste de l’année, le groupe a promis d’être rentable lors du troisième trimestre en cours mais sa priorité est d’augmenter ses volumes de ventes et de production, de générer des liquidités et d’étendre ses capacités. Elon Musk, a tempéré cet objectif : « nous nous attendons à être aux alentours de l’équilibre ce trimestre et rentables au prochain trimestre. De cela je suis sûr ».
Malgré ces difficultés, le groupe ne renonce pas à son projet de création d’une usine en Europe. “Nous sommes en train d’accélérer nos efforts concernant notre usine de batteries géante européenne et espérons finaliser le choix du lieu dans les prochains trimestres”, a ajouté la société, sans donner de date exacte à laquelle sera annoncé le nom du pays européen vainqueur.
Tesla pourrait lancer le SUV Model Y dans quelques mois aux USA
Malgré des pertes assez conséquentes au précédent trimestre, Tesla poursuit sa marche en avant avec construction d’usine et surtout lancement de nouveaux modèles. Justement, le SUV Model Y, qui découlera de la Model 3, devrait bien voir le jour d’ici fin 2020 aux Etats-Unis, mais pas avant 2022 en France.
Tesla devrait pouvoir tenir ses promesses concernant le nouveau SUV Model Y. La marque a en effet confirmé lors de la présentation des résultats trimestriels que l’usine de Fremont était en mutation pour accueillir le SUV, dont les premiers exemplaires devraient sortir de l’unité de production américaine d’ici la mi 2020.
Tesla assemblera ainsi Model 3 et Model Y à Fremont, les deux partageant énormément de composants. Le Model Y aura donc droit aux batteries de la Model 3, mais avec une autonomie inférieure (plus lourd et plus haut) et un prix qui devrait être environ 10 % supérieur à celui de la Model 3. Le Model Y devrait cependant proposer une habitabilité intérieure supérieure.
Alors que les pertes se sont accumulées sur le précédent trimestre, Elon Musk a déjà annoncé un retour à la normale et aux bénéfices dans un futur proche. Autant dire que le lancement commercial du Model Y s’annonce déjà crucial, puisqu’il devrait s’agir d’un des véhicules les plus rentables pour Tesla, notamment grâce au partage des composants et de la plateforme.