Les formalités pour partir vivre en Croatie

Passons à une partie pas très fun mais réellement indispensable : les formalités pour avoir le droit de vivre en Croatie. J’aborde tout ça de manière volontairement succincte car le but de cet article n’est pas de vous faire un guide précis de l’installation en Croatie, mais de vous donner un aperçu de la vie sur place (et ça, j’en parle un peu après en détails).

> Les démarches administratives pour être autorisé à vivre en Croatie

La Croatie est un pays membre de l’Union Européenne mais pas de l’espace Schengen. Cela signifie qu’il y a des contrôles aux frontières, mais qu’une simple carte d’identité française valide permet de s’y rendre.

Vous avez le droit de rester jusqu’à 3 mois dans le pays en tant que touriste. Au-delà des trois mois, ce qui sera votre cas si vous décidez de vivre en Croatie pour une durée indéfinie, il est nécessaire de faire des démarches administratives attestant de votre présence dans le pays en tant que résident. La plus importante (et la seule obligatoire, en fait) consiste à obtenir l’OIB, sorte de numéro de sécurité sociale croate permettant notamment l’ouverture d’un compte en banque (donc de recevoir votre futur salaire). Les démarches sont assez rapides à faire, il s’agit d’un simple formulaire à remplir et à transmettre au bureau compétent, j’y reviendrai plus précisément dans un article complet si jamais ça vous intéresse.

A part l’OIB à obtenir, vous devrez aussi ouvrir un compte bancaire croate (je rappelle que la monnaie en Croatie est le kuna, pas l’euro), et bien sûr, tout ce que vous feriez en France si vous déménagiez « normalement : chercher un appartement, souscrire aux abonnements habituels, (électricité, internet, …), etc.

> Les démarches à faire en France avant de partir en Croatie

Concernant les démarches à faire en France avant de déménager en Croatie, il y en a quelques unes également. La principale étant de prévenir le centre des impôts dont vous dépendez que vous allez vous expatrier. Un rendez-vous physique avec un conseiller est l’idéal afin de vous faire expliquer précisément vos droits et obligations (tout dépend de votre situation personnelle : actif ou retraité, niveau d’imposition, présence ou non de patrimoine, etc).

A part ça, il vous faudra évidemment rendre votre logement (ou bien le vendre ou le mettre en location si vous en êtes propriétaire), résilier les différents abonnements souscrits (EDF, internet, …), et prévenir tous les organismes avec qui vous avez des relations de votre changement d’adresse à venir (banque, mutuelle, sécu, … notamment).

> Le déménagement de la France vers la Croatie

Une fois la paperasse réglée, il faudra rentrer dans le concret avec un déménagement en bonne et due forme. Si vous habitez actuellement en France, le plus simple pour partir vivre en Croatie c’est de faire appel à une entreprise qui a l’habitude de s’occuper de ce genre de choses.

Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ça ne coûte pas forcément beaucoup plus cher de déménager à l’étranger que de partir vivre dans une autre région de France. Le tarif pour un déménagement international oscille entre 1000 et 10 000€ selon le volume d’objets à transporter et le mode de transport que vous choisissez. Pour partir vivre en Croatie, je vous conseille de choisir l’option « routière » ou « ferroviaire », c’est le plus simple et souvent le moins coûteux (bien que cela dépende aussi du volume du déménagement : si vous avez peu de choses à emmener, l’aérien est une option à envisager .

Si vous ne souhaitez pas vous embêter avec un déménagement complet, vous pouvez aussi faire comme je l’ai fait : partir avec le minimum dans un sac à dos et chercher un logement meublé à votre arrivée en Croatie. Mais il faut aimer vivre dans le minimalisme.

Au niveau des appartements à proprement parler, sachez que j’en ai visité plusieurs avant de choisir celui où j’ai passé un an et demi, et franchement il y a de tout et n’importe quoi. Les croates ont la fâcheuse tendance à surmeubler leurs intérieurs avec des grosses armoires en bois massif, c’est assez spécial comme type de déco, on a vite l’impression d’être chez son arrière-grand-mère. Le plus simple pour avoir quelque chose de réellement à votre goût, c’est de louer vide et d’amener votre mobilier. Mais ça coûte plus cher.

Où vivre en Croatie : les différentes région de Croatie

Contrairement à l’image que l’on peut se faire de la Croatie quand on se contente d’y passer en touriste, c’est un pays très varié et très riche aussi bien en paysage, en culture, en climat ou en êtres humains. La Croatie, c’est loin d’être un gigantesque resort où il fait beau toute l’année, comme je pouvais le croire avant de m’y rendre et de l’explorer en détails. Ci-dessous, je vous présente les principales régions de Croatie avec leurs caractéristiques particulières.

> Zagreb la capitale croate

Zagreb est plutôt petite pour une petite capitale : elle doit être approximativement de la taille d’une ville comme Lyon. C’est une ville particulièrement agréable à vivre (de toute façon vous ne me ferez jamais dire le contraire, héhé 🙂 ), les gens y sont détendus et agréables (c’est rare pour une capitale, où les habitants ont plutôt tendance à être un poil snobinards). En tant qu’étranger, il est facile d’y faire des rencontres car c’est là qu’il y a la plus grosse communauté expat du pays (dont quelques français avec qui vous descendrez allègrement des pintes de bière dans les meilleurs bars de la ville). C’est aussi là, j’ai trouvé, que les croates sont les plus avenants.

> L’Istrie

La région d’Istrie, c’est un peu la Bretagne de la Croatie. Pas pour la météo, mais parce qu’il s’agit d’une petite péninsule où les habitants ont une identité régionale très marquée. L’intérieur des terres est vert, vallonné, et la côte est pleine de petites criques rocheuses comme on en trouve de si jolies chez nos amis bretons.

La plus grande ville, c’est Pula, assez industrielle et très peu vivante hors saison, je ne vous conseille pas spécialement de la retenir pour y élire domicile. En revanche, la vie est vraiment douce dans les petits villages d’inspiration médiévales, un tout petit peu à l’intérieur des terres. Ce n’est pas la région la plus touristique du pays (la palme revient à la Dalmatie), mais l’été il faut quand même s’attendre à voir débarquer une armée d’allemands en sandales-chaussettes, entre autres.

> La Dalmatie

Les principales grandes villes de Croatie, hormi Zagreb, se trouvent dans la région de Dalmatie : Dubrovnik, Split et Zadar. Dans ces villes, on retrouve un rythme et un cadre de vie très méditerranéen : du soleil, du ciel bleu, et des toits de tuiles rouges à perte de vue.

Autant j’adore venir sur la côte croate pour me ressourcer, autant je ne me verrais pas du tout vivre dans l’une de ces villes, tant elles sont soumises au rythme du tourisme. Le coût de la vie dans cette partie de la Croatie varie du simple au quadruple selon les saisons et les endroits où vous choisissez de dépenser votre argent. Je pense aussi que dans cette région, à moins d’habiter dans un village où on finit par connaître tout le monde, les croates ne vous considèreront jamais comme autre chose qu’un touriste, mais jamais comme un local, ce qui peut être une sensation désagréable quand on fait tout pour s’intégrer.

Ceci étant dit, la Dalmatie est une région magnifique, qui bénéficie d’un taux d’ensoleillement hors du commun. Si vous n’avez pas envie de vivre dans une grande ville mais plutôt dans un village sur une île ou dans l’arrière-pays, vous bénéficierez alors de beaucoup d’avantage (un coût de la vie « normal » pour la Croatie, une réelle douceur de vivre, un climat agréable toute l’année, bref une vie simple mais de qualité).

> La Slavonie

La Slavonie est la région la plus rurale de Croatie, dont la plus grande ville est Osijek. Elle se trouve au nord-est du pays, dans la zone la plus plate et la moins intéressante au niveau touristique. Il y a peu à y faire et la qualité de vie n’est pas forcément idéal (hiver froid et rugueux, peu de vie culturelle, pas d’expatriés, …). Seul le faible coût de la vie pourrait être attractif dans ce coin du pays. Mais sinon, honnêtement, je ne vous conseille pas de partir vivre dans cette région de Croatie.

> Mon petit bilan perso

Vous l’avez compris, quand il s’agit de choisir un endroit où vivre en Croatie, ma préférence va pour sa capitale, Zagreb. J’aime moins l’ambiance de Split, Dubrovnik ou Zadar. C’est très touristique en haute-saison, et je trouve vite l’ambiance « surfaite ». Tout le monde se la joue un peu beau-gosse belle-gosse, un peu comme sur la « riviera » chez nous, et ça m’agace vite. J’aime mieux le côté froid des gens dans les terres (c’est sûrement le climat qui veut ça).

Après Zagreb, mon second coin préféré de Croatie c’est l’Istrie. Mais je pourrais aussi m’installer quelque temps dans un petit village dans l’arrière-pays zadarois afin de profiter tranquillement des montagnes, tout en ayant la mer et le soleil à proximité, mais sans en subir les désagréments (touristes en masse, et prix plus élevés).

Toutefois, gardez en tête que ceci est purement subjectif. Vivre à Zadar, Split ou Dubrovnik doit être tout sauf désagréable, hein, il faut juste savoir à quoi s’attendre. De même, certains n’accrocheront pas à l’ambiance de Zagreb, ou à son climat plus difficile en hiver (on flirte plusieurs semaines de suite avec les zéros degrès).

Mon vrai conseil pour savoir où vivre en Croatie, c’est de faire d’abord un premier tour du pays en tant que simple visiteur, de passer une semaine par-ci, une semaine par-là, et voir comment vivent les gens. Essayez de passer ce séjour comme si vous étiez un habitant à l’année, donc évitez d’occuper votre temps avec des attractions touristiques (puisqu’une fois sur place vous ne les ferez plus). Et voyez la région ou la ville qui vous correspond le mieux.

Vivre et travailler en Croatie

> L’état du marché du travail en Croatie

Quand vous parlez avec des croates, ils déplorent tous le taux de chômage important, le manque d’opportunité pro dans leur pays, etc. C’est vrai et faux. En tant que croate, il est effectivement difficile de trouver un job stable et bien payé, si bien que la jeunesse croate, sitôt son diplôme en poche, s’expatrie en Allemagne ou en Autriche afin de s’offrir la chance d’une carrière plus florissante.

En conséquence de cette fuite des travailleurs qualifiés, la Croatie est en pénurie permanente de nombreux corps de métier, ce qui peut avantager les expats dont les diplômes correspondent (il y a énormément d’opportunité dans le domaine de la santé par exemple, pour citer un domaine que j’ai appris à bien connaître lors de mon séjour en Croatie).

Si vous n’avez pas de diplôme particulier, il pourra être difficile de trouver du travail en Croatie car, à diplôme et compétence égale, les croates vont préférer embaucher l’un des leurs (ce qui est parfaitement logique à mon humble avis).

> Le salaire en Croatie

Le salaire moyen en Croatie est autour de 700 euros par mois. C’est une moyenne sur l’ensemble du pays : à Zagreb et à Dubrovnik, on atteint pratiquement un salaire moyen de 900€ par mois. Si vous envisagez d’aller travailler dans une petite ville comme Karlovac, on tourne plutôt autour des 550€ par mois.

Encore une fois, ce salaire moyen ne veut pas dire grand chose, il est là surtout pour vous aider à imaginer le coût de la vie global dans ce pays (car si les salaires sont plus bas en Croatie, il en va de même pour le coût des logements, de la nourriture, des loisirs, etc, donc finalement en terme de pouvoir d’achat pur et dur, ça ne change pas grand chose de gagner moins si tout le reste est moins cher aussi). Pour en savoir plus sur le coût de la vie en Croatie, je vous invite à poursuivre la lecture de cet article car je détaille tout ça un peu plus bas.

> Travailler en Croatie en temps que français

Pour un français qui souhaite vivre en Croatie, les secteurs les plus porteurs sont le tourisme et surtout l’enseignement du français. Ma copine, qui ne parle pas anglais et qui n’a pourtant aucun diplôme dans l’enseignement, avait sans cesse des propositions pour enseigner le français dans des écoles de langues de Zagreb.

De nombreuses agences de voyage cherchent également des français ou francophones pour servir de guide touristique aux groupes venus visiter la Croatie. L’inconvénient, c’est que ça ne rapporte des revenus que pendant la haute-saison, mais c’est une valeur sûre.

Enfin, il y aussi des call centers qui cherchent des francophones natifs : plusieurs grosses boîtes internationales cherchent à embaucher des français pour faire du SAV, ils ont régulièrement besoin des locuteurs natifs basés à Zagreb.

Bref, au niveau du marché du travail pour les français en Croatie, ce n’est pas la grande folie mais il y a toujours des options. Les principaux lieux où vous avez des chances de trouver quelque chose, c’est à Zagreb et sur la côte, dans les coins les plus touristiques.

Mon conseil : réseautez avec les expats français qui vivent en Croatie et pourront vous parler des opportunités qui se présenteront. A vous de voir, ensuite, lesquelles vous serez prêt à saisir.