
Président sortant, Marcelo Rebelo de Souza, 72 ans, a été réélu très largement au premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 janvier, avec 60,7%, dans un contexte de pandémie ayant incité à l’abstention.
Voilà un score qui fera pâlir d’envie certains dirigeants au pouvoir. Dimanche 24 janvier, le président de la République sortant Marcelo Rebelo de Souza a été confortablement réélu pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Portugal.
Réunissant 60,7% des voix, ce conservateur modéré, membre du Parti social-démocrate, a profité de sa bonne entente avec le chef du gouvernement socialiste Antonio Costa pour devancer très nettement Ana Gomes (13%), qui n’avait pas reçu l’investiture du parti au pouvoir, et le candidat d’extrême droite André Ventura (11,9%).
Extrême droite émergente et abstention massive
Ce dernier, ex du Parti social-démocrate parti fonder le parti Chega ! (Ça suffit !), qui loupe son pari de devancer sa rivale socialiste, parvient tout de même à mettre fin à l’exception portugaise. Le pays, à l’instar de son voisin espagnol, avait en effet vécu de longues décennies sans représentation tangible de l’extrême droite depuis la fin de la dictature fasciste, achevée en 1974.
Cette élection présidentielle intervenait dans un contexte très particulier, où le Portugal sortait de deux semaines où il avait été le pays déclarant le plus de décès et de nouveaux cas de coronavirus au monde, rapporté à sa population. Conséquence immédiate, l’abstention a été massive, avec 39,3% de participation, dans un pays qui subissait son deuxième confinement, mais où la loi ne prévoit pas de reporter les élections pour des raisons sanitaires. Un chiffre insuffisamment faible pour remettre en cause le scrutin, la loi exigeant un minimum de 30% de participation pour le valider.
Une popularité jamais démentie
À 72 ans, “Marcelo”, ainsi qu’il est surnommé par bon nombre de ses compatriotes, recueille les fruits d’une popularité jamais démentie, lui dont la vie s’est inscrit intimement dans l’histoire politique du pays. Fils d’un intime de Marcelo Caetano, dernier dirigeant de la dictature portugaise, la politique sera toujours son métier, d’abord comme journaliste avant de se lancer dans la chose publique quelques années plus tard et d’hériter de plusieurs portefeuilles ministériels.
Amateur de bains de foule ou de bains de tout court, au désespoir de ses gardes du corps, qui doivent composer avec son insistance à continuer de faire ses propres courses, il se veut proche des gens, qui mettent au crédit de cet homme sans grande responsabilité constitutionnelle le mérite d’avoir mis fin à des années de batailles à couteaux tirés entre la gauche et la droite.
Compilé par le personnel du Conseil du PECO