
Par rapport à la moyenne de l’UE, les entreprises slovènes sont plus convaincues que la corruption est un phénomène répandu dans le pays, selon une enquête Eurobaromètre, la part de ces entreprises en Slovénie s’établissant à 90%, contre 63% dans l’ensemble de l’UE.
L’enquête, parrainée par la Commission européenne et publiée à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, montre que la perception de la corruption a augmenté en Slovénie au cours des deux dernières années.
Alors qu’il y a deux ans, 77% des entreprises interrogées ont déclaré que la corruption était un phénomène répandu dans le pays, cette part est passée à 90% cette année.
La part de ceux qui pensent que la corruption est un phénomène rare est quant à elle passée de 9% à 6%, et la part de ceux qui ne pouvaient pas le dire est passée de 14% à 4%.
Cependant, l’écart entre la perception et l’expérience de la corruption reste très élevé.
Jusqu’à 96% des entreprises slovènes interrogées ont répondu par la négative à la question de savoir si quelqu’un des organes de l’État avait demandé ou espéré un cadeau, une faveur ou de l’argent supplémentaire pour des documents et des permis clés.
C’est 11 points de pourcentage de moins qu’en 2017, note l’enquête, ajoutant que seulement 4% des entreprises ont déclaré connaître au moins un de ces cas, soit 4 points de pourcentage de moins qu’il y a deux ans.
Les entreprises slovènes sont quant à elles plus convaincues que la corruption les a empêchées de remporter un marché public au cours des trois dernières années. La part de ces entreprises s’élève à 50% ou 6 points de pourcentage de plus qu’en 2017.
En revanche, 41% des entreprises interrogées pensent que ce n’est pas le cas, en baisse de 5 points de pourcentage.
Les entreprises slovènes sont sceptiques quant aux perspectives de prévention de la corruption, avec la part d’entreprises slovènes qui estiment que la police n’est pas susceptible de capturer des personnes ou des entreprises corrompues ou de prendre des mesures contre elles.
Jusqu’à 70% des entreprises interrogées en Slovénie pensent que les auteurs d’actes de corruption, même en cas d’arrestation, ne seraient pas inculpés, et 75% pensent que les tribunaux ne leur imposeraient pas d’amendes élevées ni de peines de prison.
Mais la corruption n’est apparemment pas parmi les plus gros problèmes pour les entreprises en Slovénie et dans l’UE, car elle est proche du bas de la liste en ce qui concerne le copinage et l’accès aux sources financières.
Les taux d’imposition, la législation en évolution rapide et les procédures administratives compliquées viennent en tête de liste.
L’enquête a été réalisée entre le 30 septembre et le 9 octobre auprès de 180 entreprises slovènes.