Une ville de Nouvelle-Zélande ferme une route très fréquentée pour protéger… des lions de mer
Une ville de Nouvelle-Zélande ferme une route très fréquentée pour protéger… des lions de mer

Un important axe routier de Dunedin, une ville de Nouvelle-Zélande, est en partie fermé à la circulation pendant un mois. L’idée ? Protéger des lions de mer, une espèce d’otaries. Une femelle adulte et son petit ont élu domicile dans les environs depuis plusieurs jours.

Une longue route en ligne droite, parallèle à une plage où déferlent les vagues de l’océan Pacifique. Nous sommes sur le John Wilson Drive, un important axe routier de la ville de Dunedin, en Nouvelle-Zélande, qui compte plus de 126 000 habitants.

Depuis quelques jours et pour un mois, une portion de cette voie très fréquentée par les automobilistes est fermée à la circulation, rapporte le quotidien britannique The Guardian. L’objectif de cette mesure ? Protéger deux lions de mer de Nouvelle-Zélande : une femelle adulte et son petit.

Des otaries sur le terrain de golf

Les deux spécimens de cette espèce d’otaries ont élu domicile dans un golf des environs, séparé de la plage et de l’océan par ce même John Wilson Drive, explique la municipalité de Dunedin sur le réseau social Facebook.

Ils ont été observés pour la première fois il y a une semaine, selon Radio New Zealand. La femelle adulte, baptisée Hiriwa, se serait dirigée vers le terrain de golf pour venir donner naissance à son petit dans des fourrés, en toute discrétion, explique Jim Fyfe, un agent local du département de Conservation, à la radio néo-zélandaise.

Si la route a été fermée à la circulation, c’est aussi parce que ces mammifères marins traversent régulièrement l’axe pour se rendre à la plage et à l’océan, et pourraient donc se faire percuter par des voitures.

Des mesures de protection similaires ont d’ailleurs été mises en place ailleurs dans le monde, notamment dans la Manche.

Hiriwa va dans l’eau pour chasser : ces lions de mer se nourrissent de crustacés, mollusques, et autres poissons. En général, « les mères et leurs petits ne changent pas de lieu de vie pendent les quatre premières semaines suivant la naissance », explique Jordana Whyte, la présidente d’une association de protection de l’espèce, au quotidien The New Zealand Herald . Après, les jeunes spécimens peuvent nager, et donc prendre la mer.

À terre, la cohabitation avec les golfeurs semble bien se dérouler. « J’imagine qu’une femelle qui vient de donner naissance doit être plutôt protectrice, ajoute Wilson James, le gérant du golf, à Radio New Zealand. Mais pour le moment, aucun de nos membres ne nous a dit qu’il avait vu ces lions de mer. »

La municipalité ne déconseille d’ailleurs pas aux habitants de fréquenter la plage où se trouvent parfois ces imposants mammifères, dont les femelles adultes peuvent peser 160 kg et mesurer deux mètres de long.

« Vous pouvez toujours vous rendre dans les environs à pied ou à vélo, mais nous vous prions de laisser de l’espace aux lions de mer, et de vous tenir à au moins vingt mètres d’eux. Si vous venez promener votre chien, tenez-le en laisse », indique encore la municipalité sur Facebook.

Une espèce en danger d’extinction

Autre élément qui explique la nécessité de protéger Hiriwa et de fermer cette route : les lions de mer de Nouvelle-Zélande sont en danger d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.

En tout, ces otaries seraient environ 12 000, selon le département de la Conservation néo-zélandais. C’est l’une des espèces de lions de mer les plus rares au monde.

Plusieurs éléments expliquent cette tendance, comme les maladies ou la raréfaction des animaux marins dont ils se nourrissent en raison de la pêche, notamment, listent encore les autorités néo-zélandaises.

« Avant la pandémie de Covid-19, des touristes dérangeaient régulièrement des lions de mer qui prenaient le soleil sur des plages des environs de Dunedin, empiétant sur leur habitat pour faire des photos ou réaliser des selfies », note encore le Guardian.

Bonne nouvelle, dans ce tableau plutôt sombre : dans ces régions de l’île sud de la Nouvelle-Zélande, le nombre de naissances est en augmentation. C’est la conclusion de Jim Fyfe, toujours au micro de Radio New Zealand : « Cette année, nous estimons que vingt femelles vont mettre bas dans les environs de Dunedin. Ce serait un record, pour nous ».

Compilé par le personnel du Conseil du PECO