Le Brexit fera de la Grande-Bretagne un “acteur de seconde zone”, selon le président du Conseil européen Donald Tusk, qui juge que notre voisin ne pourra pas rivaliser avec les deux plus grandes économies mondiales et l’Union européenne.

La Grande-Bretagne deviendra-t-elle bientôt un «joueur de second ordre»? C’est l’avis du président du Conseil européen Donald Tusk, qui juge qu’après le Brexit, le pays ne pourra pas rivaliser avec des puissances telles que les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. Le Brexit marque “ la véritable fin de l’Empire britannique ” et les partisans du Brexit ont été dupés s’ils pensaient que quitter l’UE permettrait à leur pays de retrouver sa domination dans les affaires mondiales, a ajouté l’ancien Premier ministre polonais dans un discours prononcé à Bruges au Collège de Europe, qui forme de nouvelles générations de fonctionnaires européens.

Les remarques directes de Donald Tusk, dont le mandat de président du Conseil européen se termine à la fin du mois, interviennent alors que la Grande-Bretagne se prépare à retourner aux urnes pour une élection législative cruciale ou que la question du Brexit divise profondément la classe politique britannique. Certains partisans du Brexit ont fait valoir que quitter l’Union européenne, le plus grand complexe commercial du monde, permettrait à la Grande-Bretagne de tisser des liens économiques plus étroits avec d’autres pays.

“Vous pouvez y entendre un désir d’Empire. Mais le fait est que c’est exactement le contraire (ce qui va se produire). Ce n’est qu’en faisant partie d’une Europe unie que le Royaume-Uni peut jouer un rôle. Global,” a poursuivi Donald Tusk. “Et le monde le sait … Après son départ, le Royaume-Uni deviendra un outsider, un acteur de la deuxième zone, alors que des choses sérieuses vont se passer avec la Chine, les Etats-Unis et l’UE”, a poursuivi le président. du Conseil européen.

Donald Tusk, qui n’a jamais caché son hostilité à un départ de Grande-Bretagne, a appelé les partisans du maintien du pays dans l’UE à ne pas abandonner avant les élections anticipées du 12 décembre. “Les seuls mots qui viennent à l’esprit aujourd’hui sont simples: n’abandonnez pas. Dans ce match, nous avons ajouté du temps supplémentaire (…) Peut-être allons-nous même aller aux pénalités? “

Donald Tusk a salué au passage l’unité dont ont fait preuve les 27 autres pays membres de l’UE pendant les plus de deux ans que duraient les négociations tortueuses entre Bruxelles et Londres. “Les 27, a-t-il dit, ont fait preuve d’une autodiscipline et d’une loyauté extraordinaires entre eux, malgré les tentatives de Londres de placer ces négociations sur une base bilatérale.” Donald Tusk a finalement critiqué le président français Emmanuel Macron pour s’être opposé à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE pour la Macédoine du Nord et l’Albanie. Il a également regretté l’appel du président français au rapprochement avec la Russie.