Le prix est l’un des principaux freins à l’achat de voitures électriques. Selon une étude de RTE (Réseau de Transport Electrique), 73% des Français estiment que les voitures électriques sont encore trop chères par rapport aux voitures thermiques.

Il est vrai que le coût d’achat est plus élevé, l’écart avec les thermiques se creusant au fur et à mesure que l’on monte en gamme. Une Peugeot e-208, par exemple, coûte près de 10 000 euros de plus que son équivalent essence. Cette différence atteint plusieurs dizaines de milliers d’euros si l’on se réfère à des modèles de type SUV par exemple.

Heureusement, l’Etat propose des aides à l’achat comme la prime écologique ou la prime à la conversion. Certaines régions permettent également de réduire la facture, mais certains dispositifs nécessitent certaines conditions, notamment de revenus.

A noter également que les conditions d’obtention de ces aides évoluent rapidement, ce qui fait varier le prix des véhicules. De plus, tous les modèles ne sont pas éligibles pour tous les appareils. Il est donc nécessaire de prendre en considération tous ces paramètres avant d’acheter.

Les options

Le coût d’achat est encore plus élevé lorsque vous ajoutez des options. Celles-ci coûtent les yeux de la tête sur les modèles électriques. Chez Tesla, le prix d’appel de la Model 3 est de 44 990 euros (hors bonus écologique) mais l’Autopilot avec conduite autonome est facturé 7 500 euros. L’ajout de cette option dépasse le seuil d’éligibilité au bonus écologique, ce qui augmente le prix d’achat global de près de 15 000 euros !

Il est donc très important de prendre en compte le coût des options et de vérifier qu’elles n’alourdissent pas trop la facture. D’autant plus si vous envisagez de profiter de dispositifs d’aide à l’achat.

A noter que nous prenons l’exemple de Tesla, qui est une marque qui n’abuse pas des options. Chez certains fabricants, le prix final peut aller du simple au double selon les options choisies. Faites attention à l’équipement standard.

Mises à jour payantes

Les voitures électriques hautement connectées se mettent à jour régulièrement, souvent pendant que vous dormez. Ce principe inventé par Tesla est repris par ses concurrents. Mais de plus en plus, les marques facturent ces mises à jour.

Tesla a commencé avec son modèle 3 en facturant l’amélioration des performances de la voiture. L’Américain a également annoncé que la navigation deviendrait payante après huit ans d’utilisation. Mercedes l’a également fait en proposant aux propriétaires de ses véhicules électriques de payer pour améliorer les performances via une mise à jour.

Il est donc très important de bien se renseigner sur certains équipements de série qui peuvent devenir payants au bout de quelques années ou sur les futures mises à jour nécessitant un investissement supplémentaire.

Assurance

Si la légende dit que l’assurance d’une voiture électrique coûte moins cher, la réalité est tout autre. En effet, le prix de votre assurance varie selon le modèle choisi et le type de couverture.

Selon une étude menée par Les Furets en 2021, l’assurance responsabilité civile d’une voiture électrique coûte en moyenne 405 euros par an contre 534 euros pour un modèle thermique. En tous risques, une électrique vous coûtera 670 euros sur l’année contre 823 euros pour une thermique.

Mais selon le modèle choisi, la tendance peut s’inverser. Une Peugeot e208, par exemple, coûte bien plus cher à assurer qu’une 208 thermique : 341 euros contre 314 euros au tiers et 673 euros contre 568 euros en tous risques. Même constat pour la Renault ZOE avec des écarts allant jusqu’à 250 euros par an en tous risques par rapport à une Clio V.

Prenez le temps de contacter votre assureur avant de valider votre achat, cela ne coûte rien.

Recharge à domicile

Si recharger sa voiture électrique à domicile coûte bien moins cher que de faire le plein d’essence, il est indispensable de prévoir un coût d’installation.

Il existe deux façons de recharger son véhicule à domicile : utiliser une prise renforcée ou investir dans une borne de recharge à domicile. Selon Engie, le coût de l’installation varie de 500 euros (pour la prise renforcée) à 2 000 euros pour une borne domestique.

Comme pour l’achat d’une voiture électrique, des dispositifs d’aide existent pour l’installation d’une borne de recharge à votre domicile. L’Etat propose d’abord un crédit d’impôt de 300 euros ainsi qu’une TVA réduite à 5,5%. Certaines régions, départements ou villes proposent également des aides complémentaires. Il est donc important de s’informer pour minimiser la facture liée à ce coût caché.

Bornes de recharge (et cartes d’abonnement)

Que vous rechargez votre voiture électrique à domicile ou en station, le coût de la recharge est inférieur au prix d’un plein d’essence. Cependant, en 2023, les prix des bornes de recharge ont considérablement augmenté.

Par exemple, recharger un modèle comme la Ioniq 5 de 20 à 80 % coûte entre 30 et 40 euros à la station Ionity. On peut parcourir environ 300 km, ce qui porte le coût d’une recharge pour 600 km (soit la moyenne très basse d’un modèle thermique aux mêmes caractéristiques) à 80 euros. Nous approchons donc d’un plein d’essence. Et on ne parle pas de certains prestataires proposant des abonnements mensuels ou annuels pour accéder à leurs services ou obtenir une carte de recharge.

Si vous ne disposez pas d’équipement de recharge à domicile et que vous devez recharger votre véhicule principalement à une borne, il est important de prévoir ce coût. Car la différence de prix d’achat par rapport à un modèle thermique mettra beaucoup plus de temps à se compenser.

temps de charge

Même si les bornes de recharge rapide se multiplient, le temps pour une charge de 20 à 80 % est d’environ 20 minutes. Pas de problème lorsqu’on part en vacances mais beaucoup plus contraignant pour ceux qui parcourent plusieurs centaines de kilomètres par semaine, voire par jour (pour les professionnels de la route).

Et puisque le temps c’est de l’argent, ce paramètre est également à prendre en compte avant l’achat. Si vous devez parcourir des kilomètres dans le cadre de votre activité professionnelle, il vous faudra donc trouver de nouvelles méthodes de travail pour vous adapter à ce temps de charge.

Les réparations

Attention, on ne parle pas ici de l’entretien du véhicule électrique qui est en moyenne 20 à 30% moins cher qu’un modèle thermique. On parle ici de réparation, c’est-à-dire de changement de pièces en cas de pépin (passé la période de garantie) ou d’accident (si vous êtes fautif et/ou assuré contre les tiers).

Selon une étude menée par l’assureur néerlandais Autotrust, une réparation de voiture électrique coûte en moyenne deux fois plus cher qu’une thermique. Cela est dû à plusieurs facteurs : les pièces de rechange sont beaucoup plus chères et l’installation est plus complexe. A titre d’exemple, la réparation du servofrein d’une Nissan Leaf est facturée 4 000 euros contre 350 euros pour un Qashqai thermique.

Surtout, l’assureur explique que les réparateurs de voitures électriques sont encore peu nombreux. En l’absence de concurrence, ils se permettent de faire monter le prix des réparations parfois jusqu’à l’indécence.

En résumé, une voiture électrique tombe moins souvent en panne qu’une thermique, mais quand c’est le cas, la facture est très élevée.

Qu’en est-il de la batterie ?

En moyenne, une batterie électrique fonctionne de manière optimale pendant 8 à 10 ans. Cela ne veut pas dire qu’il est mort passé ce délai, mais il sera moins efficace.

Par moins performant, comprenez qu’il commencera par fonctionner à 80% de son potentiel. En gros, lorsqu’il est écrit “100 % chargé” sur votre écran, il n’est en réalité chargé qu’à 80 %. Puis au fil des années son efficacité diminuera encore.

De plus, en cas d’accident, changer une batterie coûte une petite fortune. On estime que le coût d’un kWh est d’environ 140 euros, ce qui porte le prix d’une petite batterie de 52 kWh (Renault ZOE par exemple) à 8 100 euros !

A ce prix, il vaut mieux avoir une bonne assurance.

Dépréciation

A quelques exceptions près (Tesla, Mini), la décote d’une voiture électrique est bien supérieure à celle d’une voiture thermique. Attention donc si vous envisagez de le revendre au bout de quelques années. Selon les chiffres du marché de l’occasion, une voiture électrique perd jusqu’à 50 % de sa valeur après seulement trois ans d’utilisation, contre environ 30 % pour les modèles thermiques.

Cette décote s’explique d’abord par la part que représentent les véhicules électriques sur le marché de l’occasion : seulement 1 % fin 2021. La mise en place d’aides à l’achat de modèles neufs n’aide pas non plus. Les voitures électriques coûtent cher mais les aides à l’achat de modèles d’occasion sont anecdotiques, ce qui tend à pousser les Français à se tourner vers le neuf.

De plus, les acheteurs sont moins confiants avec les modèles d’occasion, notamment en ce qui concerne la batterie. Investir plusieurs dizaines de milliers d’euros alors que la batterie n’offrira plus de performances optimales 4 ans plus tard n’est pas rassurant.

Surtout, la perte de valeur par rapport à un modèle thermique est impressionnante. Par exemple, une citadine électrique se vend moins cher sur le marché de l’occasion que son équivalent thermique (après autant d’années et la même distance parcourue) alors qu’elle coûte 10 000 euros de plus achetée neuve.

Si vous ne comptez pas garder votre voiture plus de cinq ans, cet élément est donc extrêmement important lors de votre achat.