Ce carburant, qui contient jusqu’à 85 % de bioéthanol issu de la fermentation de betteraves et de céréales, ne représente pour l’instant que 3 % du marché des essences.

L’agrocarburant routier Superéthanol-E85 a connu l’an dernier en France une croissance record de ses volumes écoulés (+ 85 %) et vu son réseau de distribution croître d’un tiers, selon des chiffres de la filière publiés ce mardi.

Avec 34 millions de litres, ce carburant, qui contient jusqu’à 85 % de bioéthanol issu de la fermentation de betteraves et de céréales, ne représente encore que 3 % du marché des essences sur un marché dominé à 77 % par le gazole.

Selon la Collective du bioéthanol, qui regroupe les producteurs (Association de la betterave et du sucre, Syndicat des producteurs d’alcool agricole), le réseau de distribution comprend 1 740 stations-service, soit dans 19 % des stations de France.
Très peu de voitures au Flex fuel

Pour expliquer cette croissance, les professionnels avancent le prix de 0,69 euro le litre à la pompe en moyenne avec 50 % de rejets de CO2 et 90 % de particules en moins par rapport aux essences fossiles.

Le hic, c’est que le marché automobile en dehors de Ford propose très peu de voitures au Flex fuel. La seule solution? Il est possible de convertir sa voiture au superéthanol avec des boîtiers homologués vendus entre 500 et 1000 euros.

Il est important de savoir que les voitures au biocarburant consomment près de 25 % de plus qu’une voiture thermique classique. Et cela doit être pris en compte par les éventuels acheteurs pour calculer son poste essence.

Autre souci. Dans certains pays comme au Brésil, le développement des agrocarburants a pris une emprise importante sur des parcelles destinées à l’agriculture « classique ».

En France, les surfaces agricoles ne dépassent pas 3 % ce qui a un impact négligeable sur l’agriculture.

Sauf que les producteurs d’agrocarburants pourraient pour faire baisser leur facture avoir recours à de l’huile de Palme. Et là, il suffit de voir la levée de boucliers contre la raffinerie de la Mède de Total près de Marseille qui avait été autorisée à importer 650 000 tonnes par an d’huile de palme.
L’aviation doit aussi développer les biocarburants

Dans l’aviation aussi le développement de l’usage de biocarburants doit permettre de réduire les émissions de CO2. C’était l’objectif affiché ce lundi à Toulouse par la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne.

Actuellement, la réglementation autorise jusqu’à 50 % de biokérosène dans les réservoirs des avions. Mais seuls 15 millions de litres fabriqués à partir d’huile de colza, d’huile de palme ou de graisses animales sortent des raffineries tous les ans, soit… moins de 0,1 % de la consommation de l’aviation mondiale.

La raison ? Les biocarburants pour l’aviation coûtent aujourd’hui trois fois plus cher à produire que le kérosène d’origine fossile. Incorporer 15 % de bio carburant dans du kérosène ferait augmenter de 10 dollars le prix d’un billet d’avion entre Londres et New-York.