L’ancien constructeur automobile Carlos Ghosn, actuellement en résidence surveillée à Tokyo, poursuit en justice Nissan et Mitsubishi Motors devant un tribunal néerlandais pour “résiliation abusive” de son contrat, a rapporté mercredi le journal français Le Figaro.
Ghosn accuse les fabricants japonais d’avoir violé son contrat en tant qu’employé de NMBV, leur filiale commune basée aux Pays-Bas, et d’avoir réclamé jusqu’à 15 millions d’euros de dommages et intérêts, a-t-il déclaré.
L’ancien chef des dépenses de Renault et de son partenaire japonais Nissan attend son procès au Japon pour inconduite financière.
Il a été maintenu en prison pendant plus de 100 jours avant d’être libéré sous caution et limogé de tous ses rôles de direction.
Ghosn est accusé d’avoir sous-déclaré des revenus de plusieurs millions de dollars chez Nissan et d’avoir utilisé les fonds de la société pour ses dépenses personnelles – des accusations qu’il nie.
Ses avocats soutiennent que, bien que Ghosn ait démissionné de Renault-Nissan BV (RNBV), il ne l’avait pas encore quitté NMBV et que “la rupture du contrat” était injustifiée, a déclaré Le Figaro.
Nissan et Mitsubishi Motors affirment que le contrat de Ghosn était invalide, car il n’aurait pas été soumis au conseil d’administration de NMBV, selon le quotidien.
Le NMBV avait remercié M. Ghosn après une réunion de son conseil d’administration le 12 mars, le même jour que l’annonce de sa dissolution.
Le porte-parole de M. Ghosn et son avocat ont tous deux refusé de commenter lorsqu’ils ont été contactés par l’AFP.
Le Figaro a indiqué que les fabricants cherchaient à récupérer quelque 7,82 millions d’euros versés à Ghosn par NMBV entre avril et novembre 2018.
Renault a annoncé début juin qu’il envisageait de prendre des mesures contre son ancien patron après avoir identifié 11 millions d’euros de “dépenses douteuses” liées à Ghosn chez RNBV.
Ghosn, âgé de 65 ans, a été arrêté au Japon en novembre alors qu’il descendait de son jet privé à l’aéroport de Tokyo.
Sa chute dramatique a sidéré le monde des affaires et mis à nu les tensions entre l’alliance entre Renault, Nissan et leur partenaire japonais plus petit, Mitsubishi.
Ghosn n’a pas été inculpé pour ses activités à NMBV.