Hausse des prix des carburants, guerres commerciales, accidents… et “honte de prendre l’avion” : plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance

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La croissance du trafic passagers des aéroports européens a marqué le pas au premier semestre, selon des données publiées par l’organisation ACI Europe jeudi, qui regroupe près de 500 aéroports de 45 pays. Sur les six premiers mois de l’année, à l’échelle européenne, l’augmentation du nombre de passagers est tombée à 4,3%, contre 6,7% un an plus tôt.

“La croissance du trafic a ralenti cette année par rapport aux années précédentes, mais il reste plutôt résilient, surtout si on tient compte des défis économiques, géopolitiques et propres à l’industrie aéronautique auxquels nous sommes confrontés”, a estimé le directeur général d’ACI Europe Olivier Jankovec.

“La croissance économique plus faible en Europe, les guerres commerciales et le Brexit n’aident pas” a-t-il ajouté, citant parmi les autres facteurs défavorables au secteur “la hausse de la facture carburant, les perturbations liées au contrôle aérien, l’immobilisation d’avions (en référence au Boeing 737 MAX dont toute la flotte est immobilisée depuis mi-mars après deux accidents ayant fait 346 morts en Éthiopie et en Indonésie, ndlr) – et les retards de livraisons” de nouveaux appareils.

Les premiers effets de la “honte de prendre l’avion” ?
Les aéroports autrichiens (+20%), croates (+10,5%) et estoniens (+10,5%) ont affiché des croissances à deux chiffres. En revanche, le trafic a baissé en Bulgarie (- 2,5%), mais surtout en Suède (- 4,1%) et il a stagné au Danemark (+0,3%), selon l’organisation.

ACI Europe n’a pas donné d’explication pour les baisses de trafic. Mais le mouvement “Flygskam” – ou “la honte de prendre l’avion” en français -, qui traduit un sentiment de culpabilité face aux effets environnementaux néfastes du transport aérien, est parti de Suède, où l’été dernier l’adolescente Greta Thunberg, qui refuse de prendre l’avion, a lancé une action contre le réchauffement climatique.

En outre une nouvelle taxe sur les vols a été introduite en avril 2018 en Suède, et une des plus grandes compagnies aériennes régionales, Nextjet, a fait faillite en mai 2018, entraînant la fermeture pendant plusieurs mois de certaines lignes intérieures.