Langue officielle
Le turc. Langue maternelle de 87% de la population, il s´écrit avec l´alphabet latin. Toutefois, les Turcs n´hésitent pas à utiliser d’abondance le langage des gestes, pratiquement aussi expressif que la parole !
Langue parlée
Le français, encore assez communément enseigné, ne fait plus concurrence à l’anglais. Sur les sites touristiques, vous pourrez utiliser avec succès l’une ou l’autre de ces langues.


Peuple
La « réduction » de la Turquie à un territoire centré sur l’Anatolie, et les divers mouvements migratoires consécutifs à la Première Guerre mondiale, ont rendu la population turque assez homogène. En plus des Turcs, on recense pourtant des groupes originaires du Caucase (Lazes, Géorgiens, Tcherkesse) ou des Balkans (Bosniaques, Bulgares, Pomaks) ; mais les Kurdes constituent la plus importante des minorités (leur nombre varie énormément selon les sources). Istanbul et Izmir regroupent les Grecs, les Arméniens et les Juifs de Turquie. La population turque est assez inégalement répartie. Les concentrations sont importantes dans les grandes villes de l’ouest, la région pontique et certaines portions de la frange littorale égéenne et méditerranéenne. Les régions montagneuses du nord-est ont les densités les plus faibles. Les Turcs sont ouverts, conviviaux et feront tout leur possible pour satisfaire le voyageur. Les Français jouissent d’une bonne image en Turquie. Le noctambulisme intense et le rythme particulier qu’il imprime à la vie urbaine surprendra et… séduira.


Réligion
La grande majorité des Turcs appartient à l’islam sunnite. Il existe toutefois d´autres communautés musulmanes, comme les Alevis (islam non dogmatique, proche du chiisme). Dans les grandes villes, les minorités chrétiennes des diverses confessions jouissent de la liberté de culte au sein de leurs communautés respectives (idem pour les Juifs). La tradition laïque turque fait que la religion n’occupe pas dans la société une place aussi centrale que dans d’autres pays musulmans. Ce qui ne signifie pas du tout qu’elle soit négligeable ou n’ait pas de poids politique. Dans une situation contradictoire, elle a un statut assez ambigu. En tout cas, ne vous étonnez pas d’être réveillé en pleine nuit par le haut-parleur du muezzin qui appelle à la prière !


Fête Nationale
29 octobre : Fête de la République (proclamée en 1923). Défilés et parades militaires sont organisés dans tout le pays. 23 avril : Fête de la souveraineté nationale et des enfants, pour commémorer la constitution du gouvernement d’Ankara en 1920. 30 août : Fête de la victoire. Celle des Turcs sur les Grecs en 1922.


Calendrier des Fêtes
Trois sortes de fêtes rythment l´année en Turquie : les fêtes religieuses communes à tous les pays musulmans, les festivités associées à des évènements historiques et les fêtes saisonnières traditionnelles. Ce sont des moments de joie collective précieux pour la population, qui célèbre ses origines par la musique, le folklore, le sport et le spectacle. A Izmir et Istanbul, l´animation est de tradition, avec l´organisation de grands festivals médiatiques. Fêtes religieuses musulmanes* : – Ramadan. – Seker Bayram (Fête du sucre), marque la fin du mois de Ramadan. – Kurban Bayram (Fête du sacrifice ou du mouton), commémore le sacrifice d’Abraham. (*) Les dates de ces fêtes dépendent du calendrier lunaire et changent donc chaque année. 1er janvier : Jour de l´an (férié). Troisième week-end de janvier : le festival de Selçuk, connu pour ses combats de chameaux. 21 mars : Nouvel an kurde (Newrouz). Le « jour nouveau » marque le début de l´année pour le calendrier kurde, mais aussi persan ; il correspond au début du printemps. De grands feux de joie sont organisés. Les Kurdes de Turquie en ont fait le principal symbole de leur identité, la marque de leur appartenance à leur communauté. 23 avril : Saint Georges. Les orthodoxes organisent un pèlerinage sur l´île de Büyükada. Les autres fêtes orthodoxes suivent le calendrier grec. 1er mai : on fête le printemps (la célébration de la Fête du travail est interdite depuis septembre 1980). C’est la plus importante des fêtes traditionnelles. Cet événement se déroule dans les campagnes. À cette occasion, les femmes formulent des vœux, tressent des couronnes et préparent des offrandes. 19 mai : Fête de la jeunesse et du sport et commémoration de l’Appel à la défense de l’unité nationale, par Atatürk, le 19 mai 1919. Nombreuses parades.


Histoire
Pour l’Europe chrétienne, les Turcs, ce fut tout à la fois l’Antéchrist et le croissant du matin. C’est en effet à l’occasion du siège de Vienne de 1683 que les pâtissiers de la ville auraient inventé ce petit pain rappelant l’emblème des armées de la Sublime Porte. En même temps que la grande panique, ce fut l’engouement (les turqueries de Molière, l’Enlèvement au Sérail…). En tout cas, adversaire ou allié, un partenaire de premier plan. Les Hittites, les Grecs et les Romains ont successivement marqué l’Anatolie de leur empreinte. La civilisation grecque pousse certaines racines (et non des moindres : Homère, entre autres !) de ce côté-là. Troie, Ephèse, Pergame, voilà des noms ! Rome prend la suite et finit par y installer la capitale de son empire oriental : Byzance devient Constantinople en 330. Entre temps, le christianisme s’est imposé. Il sera l’un des piliers de l’empire « byzantin », avec le commerce euro-asiatique. Au VIe siècle, sous Justinien, Constantinople connait un âge d’or. Il est dans l’ordre que l’on se batte avec ses voisins, mais, en 1071, la défaite de Mantzikert ouvre l’Asie mineure aux Turcs oghouzes, qui vont fonder l’empire seldjoukide. Byzance entre dans une longue agonie. Profitant des circonstances, les croisés s’emparent de Constantinople en 1204 (c’est l’occasion du fameux sac) et fondent un éphémère empire latin. En 1299, le sultan Osman 1er conquiert la ville byzantine de Mocadène : les Ottomans (autre famille turque oghouze) prennent la scène. Ils vont changer la donne, bousculer et remplacer les seldjoukides, envahir la Grèce et les Balkans et étrangler Constantinople, que Mehmet II cueille en 1453. Sainte-Sophie devient une mosquée et Byzance-Constantinople, Istanbul. Le règne de Soliman le Magnifique (1495-1566) marque le XVIe siècle par sa majesté et sa splendeur. L’empire ottoman s’étend alors des portes de Vienne à la Mer rouge et du Golfe persique à l’Algérie. Sinan et Palladio donnent à Istanbul sa configuration moderne. La Sublime porte atteint son apogée. Mais, dès 1571, la bataille de Lépante marque la volonté des monarchies occidentales de résister à la poussée turque. Celle-ci se brise contre Vienne en 1683. L’Empire ottoman entame alors une lente rétraction. Le sens de la poussée s’inverse, la Porte résiste tant bien que mal. Le dynamisme colonial de l’Angleterre et de la France taille à son tour dans les possessions ottomanes. Les peuples de l’empire s’agitent, jusqu’en Anatolie, où les Arméniens sont cruellement réprimés. Au début du XXe siècle, la Turquie flirte avec Guillaume II et la voilà à ses côtés dans la Première Guerre mondiale. Ce qui lui vaut de perdre ce qu’elle tenait encore. De 1919 à 1922, Mustapha Kemal mène un double combat, contre l’Empire et pour l’indépendance nationale. Avec succès. En 1923, le Traité de Lausanne concède à la Turquie son territoire actuel ; la République est proclamée. Le pays est modernisé et laïcisé avec vigueur. Prudence, par contre, quand vient la Seconde Guerre mondiale. On rejoint les Alliés in extremis. Puis le camp américain pendant la Guerre froide (membre de l’Otan en 1952). Entamant une histoire tortueuse, encore inachevée, la Turquie demande, en 1959, à devenir membre associé de la CEE. Le développement du pays est réel pendant ce second demi-siècle. Les années soixante et soixante-dix sont marquées par l’irruption de l’armée dans les affaires politiques, l’intervention à Chypre (1974) et la question Kurde. Ensuite, si l’opposition ouest-est s’efface, la Turquie, toujours aux premières loges, doit maintenir son cap dans les turbulences que créent les affrontements entre l’islamisme radical et l’Occident.


Politique
La Turquie est une république parlementaire. Le chef de l’État est élu pour sept ans par l’Assemblée Nationale. Celle-ci compte 450 députés, élus au suffrage universel pour cinq ans. Le Président de la République, garant de la Constitution, de la séparation des pouvoirs et de l’unité nationale, n´est pas rééligible. Il nomme le premier ministre (en général le chef du parti majoritaire à l’Assemblée), lequel forme un gouvernement. La constitution en vigueur date de 1982.