Il faut peu de temps pour se rendre compte que la population mexicaine est extrêmement diverse : travailleurs de l’industrie à Monterrey, artistes de la contre-culture à Mexico, villageois indiens dans les montagnes du Sud… la palette est large. Pourtant, tous partagent bel et bien un certain nombre de points communs : une profonde spiritualité, un attachement marqué pour les valeurs familiales, et un sentiment mêlé de fierté et d’agacement envers leur pays.


Mode de vie

Si vous survolez Mexico, vous constaterez la densité des habitations et des rues. À la périphérie de la capitale, des rues grimpent les pentes escarpées des volcans éteints, tandis que les habitants les plus modestes habitent des baraquements de parpaings, de planches ou de tôle ondulée. Les faubourgs cossus comportent d’imposantes demeures, avec des jardins soignés, dissimulées derrière de hauts murs et des portails sécurisés.

Un Mexicain sur deux habite aujourd’hui dans une ville ou une conurbation de plus d’un million d’habitants. Un quart vit dans des villes plus petites, et, enfin, un autre quart dans des villages. Le nombre de citadins continue d’augmenter à mesure que l’exode rural s’amplifie. Dans les villages ou les bourgades, les gens travaillent la terre et vivent généralement dans des fermes composées de petits bâtiments séparés destinés aux membres d’une famille élargie ; il n’est pas rare que ces maisons, en adobe, en bois ou en béton, disposent d’un sol en terre battue. À l’intérieur, des lits, un coin cuisine, une table, quelques chaises et des photos de famille constituent fréquemment les seuls biens. Peu de villageois possèdent une voiture.

Du reste, l’éternel fossé des richesses n’a jamais été aussi profond. Le deuxième homme le plus riche du monde, l’entrepreneur Carlos Slim Helú, est d’origine mexicaine. Sa fortune a été évaluée à 77 milliards de dollars par le magazine Forbes en 2015. À l’autre extrémité du spectre économique, les citadins les plus pauvres ont du mal à survivre comme vendeurs de rue, musiciens ou employés domestiques dans “l’économie informelle,” et gagnent rarement plus de 90 $M (4 euros) par jour.


Diversité ethnique

La diversité ethnique est l’un des aspects les plus fascinants du Mexique. La principale distinction se fait entre les mestizos, d’ascendance mixte (essentiellement espagnole et indienne), et les indígenas, descendants indiens du Mexique précolombien. Les mestizos représentent la grande majorité des habitants et détiennent la plupart des postes de pouvoir et d’influence. Toutefois, les indígenas, s’ils sont généralement pauvres en biens matériels, sont en revanche riches de leur culture. Il reste une soixantaine de peuples autochtones au Mexique, possédant chacun sa langue et, souvent, ses vêtements traditionnels. Leur mode de vie est encore imprégné des coutumes, croyances et rituels liés à la nature. Selon la Comisión Nacional para el Desarrollo de los Pueblos Indígenas, 25,5 millions d’habitants du pays (21,5% de la population) sont d’origine indienne. Le groupe le plus important est celui des Nahuas, qui descendent des Aztèques. Ils sont plus de 3 millions disséminés dans le centre du pays. Estimés à 2 millions, les Mayas du Yucatán sont les descendants directs des anciens Mayas, tout comme (probablement) les Tzotziles et Tzeltales du Chiapas (un peu plus d’un million). D’autres groupes descendent d’autres peuples précolombiens, en particulier un million de Zapotèques et plus de 800 000 Mixtèques vivant principalement au Oaxaca, plus de 400 000 Totonaques de l’État de Veracruz, et quelque 200 000 Tarasques du Michoacán.


Religions

Si le yoga, le temascal (hutte de sudation purificatrice préhispanique) et le New Age interpellent davantage certains Mexicains que le catholicisme traditionnel, la spiritualité a pour tous une grande importance.


Catholicisme

Quelque 83% des Mexicains se disent catholiques, ce qui fait de leur nation le deuxième plus grand pays catholique du monde après le Brésil. Presque la moitié vont à la messe chaque semaine et le catholicisme reste une part non négligeable du tissu social. La plupart des festivités mexicaines se déroulent autour de la fête d’un saint patron, et les pèlerinages vers de grands sanctuaires sont incontournables.


Syncrétisme religieux

Les missionnaires des XVIe et XVIIe siècles parvinrent à “convertir” les peuples indiens en greffant le catholicisme aux religions précolombiennes. On attribua ainsi aux divinités des noms de saints chrétiens, et les fêtes d’antan continuèrent d’être célébrées sans grand changement. Le christianisme des Indiens reste toutefois teinté d’anciennes croyances et, dans des régions reculées, il ne représente qu’un mince vernis.
Arts et artisanat


Peinture et sculpture

Depuis les temps les plus reculés, les Mexicains ont toujours fait preuve d’un grand talent pour la peinture et la sculpture. La profusion de peintures murales, de musées et de galeries d’art, classiques et contemporains, atteste de ce goût pour l’élément pictural.


Musique

La musique est omniprésente au Mexique. Groupes de marimbas (xylophones en bois), mariachis en costume, musiciens des rues : tous jouent pour gagner leur vie. Née dans la région de Guadalajara, la musique des mariachis (sans doute la plus typique) se fait entendre aujourd’hui dans tout le pays. Les marimbas sont très populaires dans le Sud-Est et sur la côte du Golfe.


Cinéma

Les années 1940 représentent l’âge d’or du cinéma mexicain. Le pays produisait alors jusqu’à 200 films par an, pour la plupart des épopées et des mélodrames. Puis ce fut le retour en force du cinéma hollywoodien, inaugurant des décennies de difficultés pour le cinéma national, avant un come-back remarquable depuis le début du XXIe siècle. Des films de jeunes cinéastes mexicains, aussi réussis que réalistes, ont remporté les suffrages du public et de la critique, et Morelia, Guadalajara, Oaxaca, Monterrey, Los Cabos et la Riviera Maya accueillent désormais chaque année des festivals du film couronnés de succès.


Littérature

On doit à des auteurs mexicains comme Carlos Fuentes, Juan Rulfo et Octavio Paz quelques-unes des plus belles pages de la littérature hispanophone.


Artisanat

Ce sont sans doute les superbes artesanías (objets artisanaux) qui expriment le mieux le talent manuel des Mexicains, ainsi que leur amour des couleurs, de la fête et des traditions. L’artisanat, en prenant pour exemple le tissage, la poterie, le travail du cuir et du cuivre, mais aussi la confection de chapeaux et de paniers remplissent toujours une fonction essentielle dans la vie quotidienne, et sont également vendus comme souvenirs ou pièces de collection. Nombre de techniques et de modèles encore utilisés aujourd’hui ont des origines préhispaniques. Ce sont d’ailleurs les Indiens du Mexique, héritiers directs de la culture précolombienne, qui sont les fers de lance de la production d’artesanías.