Le modèle industriel automobile qui existe depuis plus d’un siècle va-t-il changer du tout au tout ? On peut se poser la question suite à l’annonce faite par le fabricant chinois de smartphones qui produira aussi dès 2024 des voitures électriques.

Le modèle industriel automobile actuel vit-il ses dernières heures ? Jusqu’à présent, le secteur tournait en autarcie avec des constructeurs qui, bien qu’alimentés par des sous-traitants pour une part grandissante des composants électroniques, maîtrisaient la chaîne de valeur, du développement, à la fabrication en passant par le réseau de distribution et l’après-vente. Cela dit, les cartes pourraient être rebattues prochainement, car de nouveaux acteurs se pressent au portillon, notamment pour s’emparer du maillon « fabrication » de la chaîne de valeur automobile.

En effet, après Foxconn qui est le principal assembleur des iPhone d’Apple qui ambitionne de proposer avec des partenaires des ensembles modulaires, c’est au tour du fabricant d’électroniques chinois Xiaomi réputé pour ses smartphones d’annoncer son arrivée dans l’assemblage automobile. Cette annonce fait l’effet d’une bombe dans le milieu, même si la marque avait déjà par le passé évoqué son intérêt potentiel pour l’automobile.

Dès 2024

Ce qui surprend plus que tout, c’est la rapidité d’exécution de Xiaomi dans cette nouvelle activité. En effet, le fabricant a annoncé qu’il allait ouvrir une fabrique à Pékin et que le premier véhicule sortirait des chaînes dès… 2024 !

Xiaomi est déjà présent dans l’univers de la mobilité individuelle, mais jusqu’à présent, cela ne concernait que les trottinettes électriques. Manifestement, les ambitions sont donc revues à la hausse avec, cette fois, une ouverture sur le monde automobile qui reste plus que jamais prometteur en Chine, devenu premier marché mondial.

Xiaomi indique que la capacité de production envisagée est de 300.000 véhicules par an. Ce n’est pas mal pour un début, même si cela représente aussi une partie infime du marché global (100 millions de voitures par an environ, un peu moins avec la crise Covid et les actuelles pénuries). Quoi qu’il en soit, les moyens financiers de Xiaomi semblent colossaux puisque 10 milliards d’euros seront consacrés à cette activité d’ici à la fin de la décennie (aussi en développement par le biais d’un centre de recherche). Xiaomi a déjà indiqué qu’il ne proposerait que des véhicules électriques dans sa gamme, des véhicules qui deviendront aussi à terme autonomes compte tenu de l’absorption récente d’un spécialiste des technologies de conduite autonome, Deepmotion.

À l’heure où les grands groupes/marques se rassemblent pour assurer leur rentabilité mise à mal ces dernières années (Renault/Nissan/Mitsubishi, Stellantis, etc.), certains semblent encore avoir le cran (ou les moyens ?) d’émerger en partant de zéro.