“Le Conseil constitutionnel a indiqué qu’il rendrait sa décision le 5 août prochain, la loi sera donc promulguée dans la foulée, avec une entrée en vigueur que nous prévoyons pour le 9 août”, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l’issue du Conseil des ministres. Il y aura “au départ, un temps d’adaptation, de tolérance, de pédagogie, d’accompagnement pour les acteurs concernés” par l’obligation de présenter un pass sanitaire, a-t-il répété, en évoquant la “période de rodage d’une semaine” accordée aux établissements qui s’y soumettent déjà.

“Pour les acteurs des transports, de la restauration, des bars et les acteurs qui appliqueront le pass sanitaire à compter de cette date, il y aura évidemment ce temps d’adaptation et de rodage dans un premier temps”, selon M. Attal. Le pass sanitaire est obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux de loisirs et de culture (cinémas, musées…) qui rassemblent plus de 50 personnes. Il doit être étendu aux cafés-restaurants, foires et salons, avions, trains et cars longs trajets, ainsi qu’aux établissements médicaux.

Ce certificat – test Covid négatif, attestation de vaccination ou certificat de rétablissement – fait l’objet depuis plusieurs semaines de manifestations de personnes opposées à ce dispositif.

Un recours a été déposé à l’initiative de l’opposition de gauche devant le Conseil constitutionnel dans l’espoir de faire censurer cette mesure jugée attentatoire aux libertés. Le gouvernement a déposé un recours identique, mais pour au contraire la faire valider comme conforme aux principes fondamentaux du droit.

Des dizaines de milliers de personnes, allant parfois jusqu’à dénoncer des tendances “totalitaires”, ont manifesté samedi notamment en France.

Ils manifestaient une nouvelle fois contre les mesures sanitaires imposées pour endiguer la reprise de l’épidémie de Covid-19 due au virulent variant Delta. En France, c’est aux cris de “Liberté, liberté!”, que plus de 160.000 personnes, dont 11.000 à Paris, ont manifesté contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions comme les personnels médicaux.

“Je ne ferai pas l’injection”, a lancé Sandra, une infirmière de 49 ans, dans la manifestation de Marseille, la grande ville portuaire du sud-est du pays, où plus de 4.000 personnes ont défilé selon la police. “Notre pays devient totalitaire”, a de son côté affirmé Jean-Claude Dib, 71 ans, chauffeur routier à la retraite qui s’est dit “prêt à rendre coup pour coup”. Deux journalistes de la chaîne publique France 2 ont été pris à partie alors qu’ils couvraient la manifestation.

A Paris, un cortège essentiellement constitué de “gilets jaunes”, mouvement de contestation hostile à la politique sociale du président Emmanuel Macron, a défilé depuis la Place de la Bastille. Des incidents sporadiques ont opposé policiers et manifestants, et neuf personnes ont été interpellées, selon le ministère de l’Intérieur.

Un autre cortège parti du Trocadéro était mené par l’homme politique d’extrême droite Florian Philippot, ex-n°2 du parti Rassemblement national de Marine Le Pen. Entre deux “Marseillaise”, celui-ci a dénoncé “l’apartheid” que met en place l’exécutif, appelant à faire tomber “le tyran” Macron. Une très large majorité de français (76%) approuve pourtant la décision de rendre obligatoire la vaccination pour les personnels soignants et d’autres professions, selon un sondage du 13 juillet. Le pass sanitaire recueille aussi une majorité d’approbations.