Le bonheur est dans le pré… et dans les petites villes
Le bonheur est dans le pré… et dans les petites villes

Une étude montre que les habitants de Toronto sont moins heureux que ceux de l’arrière-pays, quels que soient les niveaux d’éducation ou de revenu et le taux de chômage.


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Une étude sur “la géographie du bien-être au Canada” menée par une équipe de chercheurs de la Vancouver School of Economics et de l’université McGill montre que les habitants des métropoles ne sont pas les plus heureux. C’est au contraire dans les zones rurales et les petites villes du pays que l’indice de satisfaction est le plus élevé, résume le journaliste Christopher Ingraham dans The Washington Post.

Les chercheurs ont compilé 400 000 réponses à deux sondages nationaux pour analyser les niveaux de bien-être dans plus de 1 200 collectivités réparties dans tout le pays.

L’indice de bien-être est évalué sur une échelle de 1 à 10. Dans l’ensemble du Canada, les réponses moyennes varient entre 7,04 et 8,94. A noter : au cours d’une année type, seulement 5 % des Canadiens estiment que leur satisfaction est inférieure à 5. Dans ces conditions, les auteurs de l’étude soulignent que même de petites différences de score sont significatives.

Ils ont croisé ces données avec d’autres enquêtes ainsi qu’avec les chiffres du recensement canadien pour tenter de savoir, par exemple, si les collectivités dont les habitants se déclarent les plus heureux sont les plus riches ou celles dans lesquelles le niveau d’éducation est le plus élevé.

La clé du bonheur : des liens sociaux forts

Leur principale conclusion est qu’il existe une association frappante entre la densité de population et l’indice de bien-être.

Projetées sur une carte de la région de Toronto, les données rassemblées montrent que les zones les plus densément peuplées, comme la ville de Toronto elle-même, Hamilton ou Kitchener, se démarquent de l’arrière-pays “comme des îlots d’insatisfaction”.

Les zones dont les habitants déclarent l’indice de bien-être le plus élevé sont également celles où les temps de transport sont les plus réduits, où les logements sont moins chers et où les habitants ressentent un fort sentiment d’appartenance à leur communauté.

D’autres facteurs, en revanche, ne semblent pas jouer un rôle majeur : les niveaux moyens de revenu, le taux de chômage ou encore le niveau d’éducation.

Il peut sembler étonnant qu’un niveau de bien-être supérieur soit corrélé avec une densité de population moins élevée – impliquant moins d’interactions interpersonnelles – et un plus grand sentiment d’appartenance à la communauté. Mais de nombreuses études montrent qu’un réseau social solide est la clé du bien-être.” 

Or, au Canada comme ailleurs, les petites villes et les zones rurales sont plus propices que les grandes villes à la formation de liens sociaux forts. Les résultats de l’étude canadienne concordent d’ailleurs avec des études similaires réalisées aux États-Unis, souligne le journaliste du Washington Post.

Article rédigé par la rédaction du Conseil du PECO