En 2015, la Suède recevait 163 000 demandeurs d’asile, soit le pays européen le plus solidaire proportionnellement à sa population (10 millions d’habitants). Depuis, le consensus qui présentait l’accueil comme une obligation morale a volé en éclats.

D’après le pacte des migrations présenté la semaine dernière par la présidente de la Commission européenne, chaque pays membre devra participer à la politique migratoire de l’Europe: soit en accueillant de nouveaux demandeurs d’asile, soit en traitant leurs requêtes, soit en organisant leur retour.

Que va faire la Suède, pays qui s’était montré le plus généreux (proportionnellement à sa population) lors de la crise migratoire de 2015, en recevant 163 000 demandeurs d’asile, dans un royaume qui ne compte que 10 millions d’habitants ?

Aujourd’hui on estime que 19% de la population suédoise est née à l’étranger (dont par ailleurs un grand nombre de… Finlandais).

Mais le consensus politique qui a longtemps prévalu, selon lequel accueillir ceux qui en ont besoin est une « obligation morale », a volé en éclats suite à la crise migratoire de 2015.

Jusqu'en 2016, la Suède a accueilli de nombreux réfugiés en octroyant des permis de résidence temporaires. Et puis, en 2016, il y a eu en Suède ce changement de politique migratoire à l'image de ce qui s'est passé dans le reste de l'Europe. Au début cela a été temporaire: la fermeture des frontières entre le Danemark et la Suède, une politique du regroupement familial limitée. Et puis, alors qu'auparavant les gens pouvaient demander l'asile très rapidement, il faut maintenant attendre des délais de plus de quatre ans, voire jusqu'à huit ans, pour faire une demande d'asile en Suède.