Le taux de dioxyde d’azote, un gaz polluant émis notamment par les moteurs des véhicules, a diminué de 44 % en trois ans dans la capitale britannique. La conséquence d’une politique agressive de réduction de la circulation mise en place par la mairie.

“Voici la preuve que la question de la pollution de l’air n’est pas insoluble”, veut croire The Guardian. D’après un rapport rendu public samedi 3 octobre, le taux de dioxyde d’azote relevé près des routes de Londres “a plongé de 44 %” ces trois dernières années. Conséquence (positive), le nombre de Londoniens vivant dans une zone où les niveaux de ce gaz polluant étaient supérieurs à la limite légale est passé de 2 millions à 119 000, soit une réduction de 94 %. “Une baisse spectaculaire, soulignent les experts.”

Selon le journal orienté à gauche, la réduction de la pollution de l’air a été rendue possible par une politique agressive de limitation de la circulation. Un péage urbain, d’abord, “a dissuadé les véhicules polluants de circuler dans le centre-ville et accru le parc de voitures plus propres”. Résultat : depuis 2017, 44 000 voitures “sales” ont disparu des artères du centre-ville :

Le déploiement de bus qui produisent moins de gaz à effet de serre sur les itinéraires les plus pollués, la suppression des licences pour les nouveaux taxis diesel et le développement de davantage de zones cyclables y ont également contribué.”

La publication de l’étude, commandée par la mairie de Londres auprès de scientifiques, survient tout juste un an avant l’extension de la “zone à ultrabasse émission” du centre de Londres à la quasi-intégralité de la capitale britannique. “À compter du 25 octobre 2021, explique The Guardian, toutes les voitures à essence ne respectant pas les critères Euro 4 – les véhicules vendus avant 2006 – ainsi que la plupart des véhicules diesel achetés avant 2015 devront payer 12,5 livres [13,7 euros], y compris pour un déplacement d’un kilomètre.”

L’objectif est de dissuader les Londoniens d’utiliser leurs véhicules. “La mesure est considérée comme l’une des plus radicales du monde” en matière de lutte contre le dioxyde d’azote, un gaz émis notamment par les moteurs thermiques. “Et devrait mener à une réduction encore plus importante des émissions.” Car, en dépit des bonnes nouvelles brandies par la mairie travailliste, le chemin à parcourir reste encore long. “Les niveaux de pollution aux particules sont supérieurs aux limites de l’Organisation mondiale de la santé dans 99 % de la ville”, tempère The Guardian. Une mauvaise qualité de l’air responsable de milliers de morts prématurées chaque année à Londres.