Cinquante ans après le premier pas de l’homme sur la Lune, notre satellite, longtemps boudé, fait de nouveau rêver certaines agences spatiales. Donald Trump veut y envoyer des Américains, et deux missions robotisées sont prévues cette année par l’Inde et la Chine. Pour quoi faire ?
On va remarcher sur la Lune. Du moins si l’on en croit un certain Donald Trump. En effet, dans un décret signé le 11 décembre 2017, le président américain a, en seulement quelques mots, remis notre satellite au cœur de la politique spatiale de son pays : « Les Etats-Unis vont mener le retour des humains sur la Lune pour de l’exploration et de l’exploitation à long terme, suivi par des missions humaines vers Mars et d’autres destinations. » Un choix inattendu. Pour le spécialiste du secteur qu’est Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du Système solaire au Centre national d’études spatiales (CNES), « Donald Trump a pris tout le monde à contre-pied, y compris la NASA. Qui est en train de phosphorer… »
Ce n’est pas la première fois que l’agence spatiale américaine subit un changement de cap majeur. En 2004, George W. Bush avait donné le coup d’envoi du programme Constellation, qui visait à renvoyer des humains sur la Lune. Six ans plus tard, son successeur, Barack Obama, annulait ce projet qui avait pris du retard et ne tenait pas ses budgets. Il lui substituait notamment l’idée d’envoyer un équipage vers un astéroïde, avec un voyage vers Mars en toile de fond très lointaine. Et aujourd’hui, Donald Trump, peut-être en raison de son obsession de détricoter ce que son prédécesseur a fait, redonne un coup de barre vers la Lune en revenant au plan de George W. Bush… Un autre connaisseur du monde spatial se montre grinçant : « Tout le monde se moque de 90 % des décisions de Trump. Pourquoi, sous prétexte qu’il s’agit de la Lune, faudrait-il prendre celle-ci au sérieux ? »
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