De nombreux retraités français ont fait le choix de partir au Portugal pour profiter du soleil et de l’exonération fiscale de l’impôt sur le revenu

pendant dix ans.

« Le Portugal ou le paradis fiscal des retraités étrangers », titrait en avril dernier Sábado, un hebdomadaire local. Sauf que l’avantage fiscal avec une exonération d’impôt sur le revenu (RNH) pendant dix ans pour attirer des retraités étrangers à Lisbonne ou dans les stations balnéaires de l’Algarve pourrait en partie disparaître.

Le Parti socialiste portugais au pouvoir a proposé de taxer à hauteur de 10 % les retraités européens résidant au Portugal dans un amendement à la loi de finances 2020. Cette mesure ne devrait s’appliquer qu’aux nouveaux habitants.

Ces dernières années, le Portugal a attiré des milliers de retraités européens. Selon les estimations, ils sont aujourd’hui près de 30 000 retraités à bénéficier du RNH, dont un tiers de Français. Mais au total, il y aurait au moins 50 000 Français expatriés au Portugal.
Une bouée de sauvetage pendant la crise

En pleine crise financière, le pays avait accordé en 2009 à ces retraités cette mesure fiscale à condition de résider au Portugal au moins six mois par an. Après 10 ans, le régime progressif d’imposition est alors soumis. Celui-ci prévoit un taux d’imposition maximal de 56,5 % pour les revenus supérieurs à 250 000 euros par an.

Désormais, le Portugal qui était au bord de la faillite en 2011, le conduisant à demander un prêt de 78 milliards d’euros versés par l’Union européenne et le FMI a commencé à retrouver de la croissance à partir de 2013 pour atteindre 3,5 % en 2017.

Le chômage est passé de plus de 17 % en 2014 à 6,4 % aujourd’hui et le déficit public s’apprête à disparaître, à 0,2 % du PIB, du jamais vu depuis l’avènement de la démocratie en 1974.
Flambée des prix dans l’immobilier

Or, l’arrivée des retraités a des effets collatéraux. Ces retraités sont les premiers acquéreurs de biens immobiliers ce qui a pour conséquence d’entraîner une surchauffe des prix dans des villes comme Lisbonne ou Porto. Du coup, de nombreux citoyens ont été obligés de quitter les centres-villes.

Par ailleurs, ce statut RNH a provoqué des critiques en Europe. La Suède et la Finlande se sont retirées des accords fiscaux avec le Portugal afin de ne pas perdre les revenus fiscaux de leurs citoyens âgés. Le parti portugais Bloc de gauche s’est également opposé à ce régime, considéré comme injuste pour les retraités nationaux qui, eux, doivent payer un impôt sur leurs pensions.