L’affaire Paradise Papers met à l’honneur les paradis fiscaux du monde entier. Le Figaro fait le point sur les actifs cachés à travers la planète et sur le manque à gagner pour les États.

évasion fiscale Source : Le Figaro
évasion fiscale Source : Le Figaro

 

Dix-huit mois après les Panama Papers, voici les “Paradise Papers”, ces nouvelles révélations sur les circuits mondiaux d’optimisation fiscale qui concernent les personnalités et les entreprises du monde entier. Si, par définition, il ne peut y avoir de statistiques officielles, de nombreuses études peuvent se faire une idée des actifs cachés dans le monde et des milliards d’entre eux qui n’entrent pas dans les caisses des États.

• Dans le monde, des milliers de milliards de dollars hébergés dans des paradis fiscaux

Au niveau mondial, le déficit est considérable. L’OCDE estime que les pratiques d’optimisation fiscale coûtent aux États entre 100 et 240 milliards de dollars par an (entre 86 et 207 milliards d’euros). Selon les calculs de l’économiste français et professeur à l’université de Berkeley en Californie, Gabriel Zucman, pour le Consortium international des journalistes d’investigation qui a dévoilé ces “Paradise Papers”, l’évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes coûterait même 350 milliards. euros de pertes fiscales par an aux États du monde entier.

Plus vertigineux encore, selon une étude publiée en 2012 par le groupe de pression Tax Justice Network, entre 21 000 et 32 ​​000 milliards de dollars (17 000 à 25 500 milliards d’euros) continuent d’être cachés dans les zones franches du globe. Ces montants sont difficiles à imaginer et représentent plus que le PIB combiné des États-Unis et du Japon …
• Dans l’UE, environ 1000 milliards d’euros “perdus chaque année”

A l’échelle des 28 membres de l’Union européenne, “environ 1000 milliards d’euros sont perdus chaque année en raison de l’évasion fiscale et de la fraude fiscale”, estime le Parlement européen. Selon la Commission européenne, l’optimisation fiscale des entreprises coûterait entre 50 et 70 milliards d’euros chaque année aux citoyens européens.

• En France, entre 30 et 60 milliards d’euros de manque à gagner chaque année

Un rapport sénatorial de 2012 estimait entre 30 et 36 milliards le coût de la fraude fiscale française, du moins. Mais en réalité, ce chiffre de perte de revenus pourrait même atteindre 50 milliards, a souligné le rapport parlementaire. L’ONG britannique Oxfam estime pour sa part que la fraude fiscale “coûte chaque année 60 à 80 milliards d’euros à la France”, soit un montant plus ou moins équivalent au budget de l’éducation (68,4 milliards d’euros). euros en 2017).

Une étude récente, publiée par trois chercheurs dont l’économiste français Gabriel Zucman, a quantifié les actifs des ménages français placés dans des paradis fiscaux, environ 300 milliards d’euros, soit environ 15% du PIB (produit intérieur brut) de la France. Dans un livre paru en 2012, le principal reporter de La Croix Antoine Peillon a indiqué qu’il lui restait 600 milliards d’actifs français cachés à l’étranger, dont environ 250 milliards détenus par des particuliers et le reste par des entreprises.