Après avoir chuté au premier trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a augmenté de 0,1% au cours des trois derniers mois. Mais sur l’année, la tendance est à la baisse. A l’inverse, sur la même période, le nombre de chômeurs alternant contrats de travail et indemnité chômage reste à la hausse.

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Décidément, la publication trimestrielle des chiffres du chômage, la deuxième depuis que Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a décidé d’en modifier le calendrier, réussit plus ou moins au gouvernement. Du moins, en ce qui concerne la courbe du chômage la plus regardée : celle des demandeurs d’emploi en catégorie A, c’est-à-dire n’ayant exercé sur la période aucune activité. En France métropolitaine, après un reflux de 1% du nombre de ces chômeurs au cours du premier trimestre, le chiffre s’est stabilisé au cours des trois derniers mois, avec une très légère hausse de 0,1% (soit 4 600 chômeurs en plus). C’est, certes, moins bien que la période précédente, mais cela permet toujours d’afficher sur un an, une courbe à la baisse : moins 1,3%. Même si le nombre de chômeurs de cette catégorie reste élevé : soit 3 440 500 personnes. Ou 3 702 100 en ajoutant les départements-régions d’outre-mer, hors Mayotte.

Chiffres mitigés
En intégrant les personnes exerçant une activité réduite courte (catégorie B) et celles en activité réduite longue (catégorie C), en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi s’établit à 5 627 900 (5 941 200 avec l’outre-mer). Dans la continuité du trimestre précédent, ce chiffre continue de stagner. Soit, pour la nouvelle période, une augmentation de 0,1% (plus 6 900 chômeurs). Résultat: sur ce front, le chômage sur un an est toujours à la hausse, avec une progression de 1,4%. Avec toutefois une légère amélioration par rapport au trimestre passé. En avril, quand on regardait dans le rétroviseur, le rythme annuel pour ces trois catégories était de 2,1%. Quant aux chômeurs non tenus de rechercher un emploi en catégorie D (immédiatement disponibles et sans emploi, par exemple en formation) et catégorie E (en cours de création d’entreprise ou en contrat aidé), ils sont désormais 611 000. Soit une baisse, après une nette augmentation sous l’effet du plan formation du précédent gouvernement, sur ce trimestre de 2,5% pour la catégorie D. Et de 4,6% pour la catégorie E, à mettre en perspective avec la politique de suppression des contrats aidés du gouvernement actuel.

Des chiffres mitigés qui ne seront, de toute façon, pas commentés par la ministre, comme elle l’a précédemment annoncé. Ce qui, en fin de compte, devrait plutôt arranger le gouvernement. Car s’il peut se réjouir de voir baisser, sur un an, le nombre de chômeurs sans activité, les autres indicateurs ne sont pas tous au beau fixe. Loin de là. Exemple, donc, avec le nombre de personnes en emploi précaire des catégories B et C, qui dans le détail, grimpent respectivement de 3,9% et de 7% sur un an. Ou avec d’autres signes, plus discrets. Comme le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée inscrits depuis un an ou plus, en progression de 7,2% sur un an. Ou encore le chiffre des reprises d’emploi déclarées qui, lui, ne décolle pas : moins 1,6% sur la même période. Mais aussi celui des cessations d’inscription pour défaut d’actualisation, qui, fait intrigant, gonfle de 9,7%.