Une campagne de sensibilisation va être menée dans 55.000 écoles publiques américaines. Le but : lutter contre l’addiction des jeunes aux réseaux sociaux et aux smartphones. Center For Human Technology, l’association derrière cette action, est composée d’anciens cadres repentis de la Silicon Valley.

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“Notre société est otage de la technologie”. C’est le cri poussé par l’association américaine Center For Human Technology – composée de cadres repentis de Google, Facebook et consorts. Le groupement a lancé lundi une campagne de sensibilisation auprès de 55.000 écoles publiques aux États-Unis, dévoile le New York Times.

Intitulé The Truth About Tech (en français, la vérité sur la technologie), ce programme de prévention est financé à hauteur de 7 millions de dollars. L’action est menée avec Common Sense, observatoire des médias. Le but : lutter contre l’addiction aux réseaux sociaux et aux smartphones.

“Ce qui a commencé comme une course pour monétiser notre attention érode désormais les piliers de notre société : la santé mentale, la démocratie, les relations sociales et nos enfants” regrette l’association, en évoquant les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.

“Expérience massive en temps réel sur nos enfants”

Center For Human Technology reproche les techniques développées par ces plateformes pour rendre les jeunes toujours plus accrocs – des notifications à la lecture automatique de vidéos.

“Snapchat transforme les conversations en séquences, redéfinissant la façon dont nos enfants abordent l’amitié. Instagram glorifie la vie parfaite, érodant notre estime de soi. Facebook nous sépare en “chambres d’écho”, fragmentant nos communautés. YouTube lance la lecture de la vidéo suivante en quelques secondes, même si cela nuit à notre sommeil”, liste l’association sur son site Internet.

Au-delà de l’addiction créée, Common Sense dénonce un manque de prise de conscience. Les entreprises technologiques mènent une expérience massive en temps réel sur nos enfants et, à l’heure actuelle, personne ne les oblige vraiment à rendre des comptes”, déclare dans un communiqué de presse James Steyer, PDG et fondateur de Common Sense.

Prise de conscience de la Silicon Valley

Les initiateurs de cette action sont bien au fait des effets d’addiction de la technologie, puisqu’ils connaissent l’intérieur de la machine. Center For Human Technology a été créée par Tristan Harris, ancien “designer éthique” chez Google. À ses côtés, on retrouve Roger McNamee, conseiller de Mark Zuckerberg aux débuts de Facebook. C’est notamment lui qui a fait rencontrer le PDG du plus grand réseau social mondial avec Sheryl Sandberg, directrice des opérations chez Facebook. Parmi les membres de l’association, figurent également Sandy Parakilas, un ancien directeur des opérations de Facebook et Lynn Fox, ex-responsable de la communication chez Apple, Twitter et Google.

Ces anciens cadres ne sont pas les seuls à proposer une remise en question de la Silicon Valley. Fin 2017, Chamath Palihapitiya, ancien vice-président chargé de la croissance de l’audience chez Facebook entre 2007 et 2011, incitait à faire une pause sur le réseau social aux 2,13 milliards d’utilisateurs.Il allait même plus loin, en précisant qu’il n’autorise pas ses enfants “à utiliser cette merde”. Dans la même veine, Sean Parker, président de Facebook entre 2004 et 2005, assurait que Facebook “change littéralement vos relations avec la société […] Dieu seul sait ce que cela produit sur le cerveau de nos enfants.”

Même les actionnaires s’emmêlent. Début janvier, Apple a été exhorté de prendre des mesures contre l’addiction de ses iPhone par deux de ses actionnaires – le fonds activiste Jana Partners et le fonds de pension des enseignants de l’État de Californie (CaISTRS).