L’UE élabore actuellement une stratégie unifiée pour la Chine, mais le gouvernement populiste italien adopte une approche différente. Le président chinois peut être heureux.

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En marge du débat sur le Brexit, dominé par Bruxelles, l’Union européenne connaît actuellement un changement décisif dans sa politique étrangère: elle redéfinit ses relations avec la République populaire de Chine. Cela est devenu nécessaire parce que la Chine a changé. Il est devenu une puissance mondiale qui représente avec confiance sa revendication mondiale au pouvoir. La Chine n’est plus seulement un partenaire commercial, elle est aussi “un système rival qui promeut un modèle politique alternatif”. Ceci est indiqué dans un document politique publié par la Commission européenne à la mi-mars.
La phrase exprime ce qui est maintenant un consensus parmi toutes les institutions européennes: la Chine est une opportunité pour l’Europe, mais la Chine est aussi un danger. L’Union européenne cherche donc un nouveau récit. Reinhard Bütikofer, eurodéputé vert et expert chinois, a formulé une proposition: “Partenariat oui, mais partenariat avec bords!” En termes simples, cela signifie que nous voulons faire affaire avec vous, mais nous ne nous laisserons pas berner. Et sur un ton plus objectif: vos entreprises ont un accès gratuit ici, nous voulons donc également un accès gratuit au marché chinois.

Il s’agit donc essentiellement de créer des conditions équitables entre l’UE et la Chine. Et ils ne sont pas donnés pour le moment. Quand le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi au sommet de l’UE à Bruxelles pour parler de la Chine en plus du Brexit, il a déclaré: “L’Europe s’est réveillée et nous devons défendre nos intérêts!”

Légitimité politique de la nouvelle route de la soie
Mais même si un consensus est maintenant apparu à Bruxelles, la question reste de savoir si tous les États membres vont au même rythme. La réponse est évidemment non. L’Italie, après tout, quatrième économie d’Europe, vient de signer une déclaration d’intention bilatérale avec la Chine concernant le projet d’infrastructure mondiale Belt and Road, la Nouvelle route de la soie, comme on l’appelle également. Cela a suscité des inquiétudes à Bruxelles, le gouvernement autoritaire chinois ayant l’intention d’exercer une influence géopolitique mondiale sur son expansion économique.

Ces dernières années, des pays d’Europe de l’Est tels que la Hongrie, la République tchèque et la Pologne ont maintenu des relations étroites avec la Chine. Un grand nombre de ces États ont signé un protocole d’accord pour la Nouvelle route de la soie avec le gouvernement chinois, mais leur libellé n’a jamais été publié. Tous ces pays espèrent que les entreprises d’État chinois investiront beaucoup dans leurs infrastructures: routes, ponts, lignes de chemin de fer, télécommunications ou réseaux d’énergie. Mais jusqu’à présent, peu d’investissements ont été investis, c’est pourquoi des désillusions se sont produites. La Pologne et la République tchèque, par exemple, ont déjà pris leurs distances par rapport aux dirigeants de Beijing en raison du conflit entourant l’implication du fournisseur de réseau présumé Huawei dans l’expansion des réseaux numériques nationaux.